[Présent] - Arc Alambra - Part. 01 - Bienvenue dans la Jungle.

Joseph et son plus loyal compagnon Natan venaient d'échouer sur une plage qui leur était étrangère avec leur embarcation de fortune suite à un naufrage causé par un affrontement terrible contre un équipage pirate puissant, les Titans des Mers. Et le jour de l'altercation, Joseph, capitaine qu'il était, perdit tout son équipage. Même armé d'ambition, Joseph ne pouvait absolument pas gagner contre son adversaire. C'était une lourde perte. Natan dû prendre de force son capitaine pour le retirer du combat, l'emmenant désespérément sur la barque de secoure improvisée.

Des jours durant, les deux pirates parvenaient malgré tout à survivre sur la mer capricieuse qu'est Grand Line. Ils arrivent sur une île recouverte de végétation à perte de vue. Tout semblait tranquille, on entendait les oiseaux dans le ciel, les animaux dans l'épaisse forêt et les vagues qui venaient se briser sur le sable fin. Joseph était fatigué, il reposait sur une planche de bois. Le voyage avait été terrible étant donné qu'il est un utilisateur de Fruit de Démon. Heureusement pour lui que Natan l'aidait dans ce genre de situation. Fatigué, Joseph avait les yeux fermés et ne savait pas encore qu'il venait d'arriver sur une île. Natan aussi semblait être sur le point de divaguer. Les deux pirates manquaient d'eau et étaient affamés. Le soleil tapait fort en cette fin d'après-midi, le climat de l'île étaient encore d'une chaleur étouffante.

Réveillé, Natan secoua son capitaine. Jospeh peinait à ouvrir les yeux, comme s'il ne désirait plus continuer et qu'il avait perdu tout espoir. Sa réaction digne d'un parfait déprimé ne lui ressemblait pas, ce qui étonnait son second.

▬ Jo'? Faut que tu te bouges, mon vieux. Regarde, on est tombé sur une île et on est encore en vie. Aller, réveille-toi! Je sais que t'es crevé, mais ça vaut le coup d'œil. Il y a peut-être une ville qui se cache de l'autre côté, qui sait? Tout n'est pas perdu!

Une vague venait jusqu'au visage de Joseph qui manqua presque d'avaler de l'eau salé. Il toussa alors pour rejeter le liquide infâme. Peinant un peu, il se mit sur ses genoux, face à la l'orée de la jungle. C'était impressionnant. C'était la première fois qu'il voyait une île avec ce type de climat. Sa curiosité se réveilla alors soudainement. Se remettant debout, il répondit nonchalant à Natan.

▬ Alors qu'est-ce qu'on attend? Allons-y. J'espère qu'on est pas les seuls de l'équipage.

Le duo se mit alors en route, laissant derrière eux des traces de pas dans le sable. La fin de journée allait être longue.

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« Bon alors, je viens juste d’échapper à une capture mais ce bateau ne bougera plus pour le moment, il est échoué sur un banc de sable »
Je regarde donc les possibilités qui s’offrent à moi, et, c’est à ce moment là que je remarque qu’Alambra n’est qu’à quelques encablures de l’endroit ou je me suis échouée. Je décide donc dans un premier temps de fouiller le bateau mais je me rends rapidement compte qu’un bateau qui fait office de navette ne possède rien d’utile à part une boussole. Je décide donc la prendre puis de cesser mes recherches. Je m’approche ensuite de la rambarde et descends dans l’eau afin de rejoindre l’île par la nage.

« Enfin la terre ferme » dis-je une fois arrivée sur l’ile. Je commence ensuite par regarder les alentours de la plage où je suis située. Ne voyant rien de dangereux au premier abord, je décide donc d’avancer prudemment vers la lisière de la forêt, en quête de feuilles pour me sécher. Une fois sèche, je m’exclame : « Maintenant il ne me reste plus qu'à ne pas me faire remarquer. » Je réfléchis donc aux différentes options disponibles : la plage ou la forêt : « Si je reste sur la plage, je serai a découvert, ce qui n’est pas une bonne idée. Je choisis la forêt »

Je m’enfonce donc dans cette forêt avec la plus grande prudence. Plus j’avance, plus l’intensité lumineuse baisse et plus les arbres augmentent de taille. Après une bonne heure passée à explorer cette forêt, je trouve un arbre légèrement différent des autres, celui-ci à un tronc qui se sépare en 3 parties vers 10m de hauteur et qui laisse un espace de 2m par 2m au niveau de la séparation : « Cet arbre sera parfait pour me servir de camp de base »

Je me mets donc à chercher du bois qui peut me servir à construire une plateforme. Je ramasse aussi des lianes par la même occasion afin de lier les différents rondins trouvés. Je hisse les rondins les uns après les autres et commence à construire ma plateforme. La lumière commence à baisser et la plateforme n’est toujours pas prête. Je continue de construire la plateforme en essayant de me dépêcher le plus possible sans non plus aller trop vite pour éviter d’oublier des attaches ou d’autres choses plus importantes qui font que cette plateforme tiendra.

La nuit est déjà bien entamée quand je termine la plateforme. Je vais enfin pouvoir me reposer sans crainte d’être dévorée par quelqu’un ou quelque chose : « Demain sera un autre jour, il sera temps d’aller explorer les alentours de mon campement. »

Le duo marcha alors pendant deux heures à faire le tour de la plage sans rien trouver. Aucune ville à l'horizon, à croire que cette île était déserte! Il commençait à faire tard et les deux compagnons étaient terriblement fatigués. Ce n'était pas une grappe de bananes trouvée sur le sable fin près d'un palmier qu'ils allaient retrouver des forces. Il fallait donc chasser des animaux en espérant que cette île en soit peuplée. Joseph vérifia alors son pistolet à silex après avoir fouillé ses vêtements. Depuis le temps, la poudre était enfin sec! Et ses couteaux et kunaïs étaient toujours là.

▬ Je vais nous ramener du gibier. Occupe-toi du feu, je reviens.

▬ Tu ne veux pas que j'y aille, plutôt? Je pense que tu as encore besoin de te remettre de tes émotions. Tu risques de ne rien voir avec l'obscurité grandissante.

▬ J'ai le matos et toi le briquet.

Joseph avait souvent le dernier mot, alors Natan ne cherchait jamais plus loin. Joseph restait encore son capitaine à ses yeux malgré ce qu'il leur été arrivé. Le second des Pirates du Cirque se passa alors une main sur ses cheveux, un peu anxieux. Il faut dire qu'il s'inquiétait beaucoup pour son ami, non pas en ses compétences de tire, mais pour sa santé mentale. Déjà qu'ils étaient séparés de leurs autres compagnons, il n'aimait pas du tout se faire à l'idée de laisser son chef seul dans une forêt sombre et inconnue.

▬ Bon. Comme tu veux. Ramènes-nous de quoi nous faire péter le bide alors! Je meurs de faim!

Le "Saltimbanque" était déjà à l'orée de la jungle quand il répliqua à son tour.

▬ Et comment! J'ai halte de manger, moi aussi!

Ainsi, Joseph laissa son ami sur la plage pendant qu'il découvrait tant que ses yeux pouvaient encore voir des plantes énormes et des arbres épais. L'île semblait abriter d'imposantes créatures. Et rien que ça, ça l'excitait. Il était temps de découvrir les lieux et les charmes qu'Alambra pouvait offrir.

Et pendant ce temps-là, Natan ramassait des pierres sur la plage pour faire le foyer et partit de son côté pour récupérer du bois. Il emprunta une autre direction pour ne pas déranger son capitaine en train de chasser. Silencieusement, il s'avançait lentement à la recherche de branches secs. Autant, il faisait chaud la journée, autant il faisait froid la nuit. Bienvenue dans un climat tropical!

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« Cui cui cui, piou piou piou. »
Les piaillements des oiseaux me réveille, j’entrouvre un œil et m’aperçoit qu’il y a de la lumière : « C’est le matin, je suis toujours entière et dans mon arbre, c’est plutôt une bonne nouvelle. Par contre, j’ai faim alors en chasse. »
Je reste sur ma plateforme et regarde vers le sol s’il y a des animaux. Au loin, je vois un animal étrange d’environ 5m de haut et ressemblant fortement à un poulet : « ca fait un peu trop pour moi, il n’y a pas plus petit ? » Juste au même moment, un lapin sort d’un buisson juste au pied de l’arbre. Ni une, ni deux, je dégaine l’arc et tire une flèche en direction du lapin : « Touché ! ». Je descends de mon arbre, récupère le lapin et m’en vais en direction de la plage pour faire un feu pour le cuire et le manger. Une fois rassasiée, je retourne vers mon campement pour en explorer les alentours et sécuriser la zone, croisant de temps en temps d’autres poulets géants.

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, je continue d’explorer l’ile sans trop m’y enfoncer.

Le 5ème jour, dans la soirée, je sens comme une odeur étrange dans l’air, ca sent comme le porc grillé : « Je ne suis donc pas seule sur cette île. » Je regarde d’où vient le vent et décide de remonter le flux jusqu'à trouver qui fait cuire son dîner. Je m’approche d’une clairière et vois qu’il y a un feu allumé en son centre avec des gens à moitié nus qui dansent autour. Je décide de m’approcher doucement pour prendre contact avec cette civilisation mais rapidement je m’aperçois que ce n’est pas un cochon qui est en train de cuire, ni un poulet géant, ni même un animal. Ca ressemble plus à un être humain qu’à un animal. C’est à ce moment la que je vois qu’il y à un homme, plus habillé que les autres et qui est attaché contre un poteau. Je reste finalement dans les buissons et me chuchote : « Des cannibales. Fuis pour sauver ta vie Trysha. »

Joseph s'aventurait progressivement dans le sous-bois. Il ne s'éloignait pas trop du rivage afin de ne pas se perdre. Si seulement il avait une Vice Card! Joseph n'avait pas l'expertise d'un chasseur, ni la discrétion. Quand il visite une nouvelle île, il ne peut s'empêcher de découvrir chaque chose unique. Il vit un poulet géant, ce qu'il l'excita. Et au lieu de garder le silence, il manifesta sa joie.

▬ Oh! Énorme! On peut peut-être le dompter? Ou mieux, le chevaucher? La tête que va faire Natan en me voyant sur un poulet géant?

Évidement, le volatile se volatilisa. Joseph se sentait tout d'un coup seul. Ou plutôt, il sentait les regards s'abattre sur lui comme des flèches. Cette jungle était vraiment grande et renfermait plus d'une créature effrayantes. Joseph réalisa son erreur et se concentra pour ne plus faire du bruit la prochaine fois. Maintenant, il se faisait assez tard pour ne voir que des ombres inquiétantes. L'ex-capitaine des Pirates du Cirque n'avait pas peur, pour lui, ce n'était que des bestioles plus étranges qu'à la normal, mais des bêtes quand même et à mettre dans son assiette. Même s'il n'avait pas l'instinct d'un parfait chasseur, il avait au moins le sens de l'orientation.

▬ Bon, je suis où moi? Je commence à me perdre...

Pas question de regarder le ciel pour voir les quelques étoiles qui pointent leur nez, il faisait trop sombre à cause de la végétation. Heureusement que Joseph possédait toujours son fidèle compas. Il décrocha alors le boitier en forme de barre du pan de son manteau et l'ouvrit. Malheureusement, il n'indiquait plus le nord, il était cassé. L'objet était sans doute victime de la bataille contre les Titans des Mers. Il fallait donc se rappeler du chemin emprunté pour pouvoir revenir sur ses pas. Et ça, le Jo' a une bonne mémoire. Soudain, une ombre se mouva plus loin dans entre les arbres. Ni une, ni deux, le "Saltimbanque" décrocha un couteau et le lança dans la direction. Un rugissement se fit entendre, un cri de détresse et de haine. L'animal était blessé, mais pas assez pour mourir. Joseph se précipita malgré le manque de visibilité et sauta sur la créature sans même chercher à savoir de quelle bête il s'agissait. Visiblement, c'était une sorte de félin. Le pirate s'accrochait tant bien que mal sur ses poils. À plusieurs reprises, le forban manqua presque de tomber à la renverse. L'espèce de tigre au pelage brun et jaune ne semblait pas vouloir passer à la broche, mais malheureusement pour lui, Joseph sortit deux de ses autres couteaux et les planta sur le dos juste après les omoplates pour pouvoir s'en servir comme prises stables. Gambadant à l'aveuglette, le tigre se ruait dans des directions hasardeuses. Le "Saltimbanque" arracha au passage du lierre et s'en servit comme harnais au moment où la créature rugit à nouveau. Et voilà, maintenant il allait pouvoir la conduire à la plage sans même à devoir la transporter. Joseph était insouciant mais pas con.

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Je cours en direction de mon campement, heureusement je ne suis pas poursuivie par les mangeurs de chair humaine, ils sont trop occupés avec leur casse-croute pour faire attention à moi. J’arrive enfin à mon campement, toujours personne à mes trousses, je monte dans mon arbre et essaie d’oublier ce que j’ai vu et de m’endormir ce qui est difficile vu que je suis sous le vent et que je sens le dîner de mes voisins.

Après une bonne nuit blanche, je décide de me rassasier avec quelques fruits pour essayer d’oublier le barbecue de la veille. Malgré cela, je retourne vers le campement cannibale pour essayer de les étudier, de les comprendre, et surtout de voir comment les éviter même si j’avais réussi ça depuis mon arrivée. Je remarque aussi que l’homme qui était attaché contre le poteau hier soir ne l’est plus : « Il a sûrement du finir en brochette lui aussi. » Ce qui reste étonnant avec leur repas d’hier soir c’est qu’il sentait bon, à croire que ces barbares soient de bons cuisiniers.

Le soir du douzième jour, en rentrant de la clairière, je me sens épiée, presque poursuivie, à croire qu’un de ces indigènes m’a vue et m’a suivie. Je grimpe donc dans l’arbre le plus proche, et, quand je regarde au sol pour voir ce qui me suit, je vois qu’un de ces grands tigres aux dents violettes m’attend en bas du tronc : « C’est pas passé loin. Bon comment je peux lui échapper en rentrer au campement ? » Après mûres réflexions, une solution paraissait plus évidente que les autres : ne pas redescendre. En m’appuyant sur cette constatation, j’ai donc commencé à passer d’arbres en arbres, le plus silencieusement possible pour ne pas indiquer au tigre mes déplacements.

« Je dois être assez loin du gros chat maintenant, il ne devrait plus me repérer si je descends. » je descend donc de l’arbre et avance prudemment vers mon campement. Une fois arrivée, je grimpe dans l’arbre et essaie de m’endormir quand tout d’un coup, un cri d’animal inhabituel se fait entendre : « C'est sûrement les voisins qui se font des mouillettes de tigre avec leurs œufs. »

Joseph déboulait sur la plage avec la créature. La fumée que dégageait le feu l'avait aidé à s'orienter. Natan était en train de finaliser les éléments qui permettaient de faire le barbecue. Et voyant le tigre, il dégaina son pistolet à silex, mais il réalisa que le seul idiot qui pouvait chevaucher un tel animal était son capitaine. Il lui hurla alors.

▬ Tu pètes déjà la forme pour faire des conneries. T'as mangé du lion ou quoi?

Pour s'amuser, Joseph fonçait exprès sur son ami. Il attendait qu'il soit suffisamment proche pour pouvoir sauter et tuer sa monture. Natan visait toutefois le monstre qui se dirigeait droit devant lui. Au moment où ses doigts allaient appuyer sur la gâchette, le "Saltimbanque" effectua un salto arrière tout en arrachant les couteaux plantés sur le dos du tigre. La bestiole fit un mouvement brusque en bondissant sur ses pattes arrières. Elle hurlait de douleur et de rage. Pendant son saut, Joseph lança une lame dans le crâne du félin et atterrit avec grâce sur le sable fin un peu plus loin. La bête s'écroula sur le côté, raide mort.

▬ Très drôle. Tu aurais fait quoi si ton coup de grâce ne l'aurait pas tué sur le cou? Il aurait tout saccagé ce que je me suis tué à préparer pendant que toi tu faisais mu-muse.

Joseph n'écoutait pas. Il s'était relevé parfaitement droit comme un "T", les bras tendus. Son manteau se gonfla sous l'effet du vent. Il s'imaginait des applaudissements et des félicitations d'un public qui n'existait pas. Voyant cette scène déconcertante, Natan secoua la tête de droite à gauche d'un air désespéré et souffla en rangeant son arme.

▬ C'est toi qui prépare la bouffe.

▬ Boarf, fais pas cette tête.

Joseph prit le couteau enfoncé sur le côté de la bestiole et commença le découpage. Il y avait de quoi nourrir plusieurs personnes. Trouver des lapins autait été nettement plus simple, mais le capitaine aimait faire dans le compliqué. Au bout de quelques minutes, la viande pouvait être mise sur le feu. Pendant que les morceaux se faisaient rôtir, les deux pirates se mirent autour du feu et commencèrent un sujet important.

▬ Jo'?.

▬ Hum?

▬ Tu crois vraiment qu'il y a des gens sur cette île? J'ai bien peur qu'on soit tombé sur une île déserte. Je pense qu'il faudrait construire un navire dès demain pour pouvoir repartir à tout moment, juste le temps que le Log Pose se recharge.

▬ Tu me vois sérieusement faire un navire? On ferait mieux d'explorer l'île et en trouver un. Il y a peut-être de la civilisation de l'autre côté.

▬ Très bien. C'est toi le chef.

Un silence. Joseph repensait à l'un de ses anciens nakamas, Blackson Corentin. C'était son charpentier dans l'équipage. Il se demandait où pouvait-il bien être maintenant. Avait-il survécu au naufrage et à l'affrontement contre les Titans des Mers? Il avait trop de questions qui lui venaient subitement. Et les autres? Étaient-ils encore en vie? Ces pensées le rendait patraque.

▬ Jo'?.

▬ Hum?

▬ Ça va? T'as l'air absent.

▬ Ouais, ouais. Je pensais aux autres... Demain, on part à leur recherche.

Le duo mangea de la bonne viande bien chaude. Les deux pirates trouvaient le tigre excellent à manger. L'odeur était agréable. Après s'être rassasiés, les deux compagnons laissèrent le feu brûler encore les dernières braises et se couchèrent aussitôt. Demain était un grand jour.

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Le matin du treizième jour, je me lève et regarde un peu autour de moi. En regardant en direction de la plage, je m’aperçois qu’il y a un nuage de fumée dans cette direction : « Tient, des nouveaux voisins. » je pars donc en direction de cette fumée étrange pour voir un peu ce qui se passe la bas. Mais pendant le trajet, en croisant un chemin, je vois un des cannibales courir en direction de sa clairière. Il revient de la plage. Je décide de le suivre pour voir ce qu’il a à dire à son chef :

« Maho ! Maho ! Il y a 2 hommes sur la plage à coté d’un cadavre de tigre. Ils sont en train de dormir, c’est le bon moment pour leur tomber dessus.
- D’accord, allons les chercher, je commence à avoir faim. »

Pendant que les cannibales se préparent à aller chercher leur futur repas, je fais demi-tour pour essayer de prévenir les deux nouveaux habitants de l’île qu’ils vont bientôt finir en casse croute mais c’est sans compter sur la nature et les animaux qui sont dans le camp des indigènes. Me revoilà donc une fois de plus face à face avec mon copain le tigre : « Encore toi chaton, tu sais pourtant que je vais encore m’échapper mais tu essaie quand même ». Là-dessus, je me dirige vers le premier arbre disponible et essaie de faire la même parade que la dernière fois mais au bout du septième arbre, je m’aperçois que le tigre me suit au sol et attend que je redescende pour se payer une tranche de Trysha : « Comment je vais réussir à me sortir de là moi. »

Après mûres réflexions et voyant que le tigre avait très envie de me compter comme plat principal, j’en suis venu à la conclusion qu’il fallait empêcher le tigre de me courser. Je dégaine mon arc et vise une de ses pattes : « Touché ! » Le tigre étant hors d’état de me poursuivre, je redescends donc de mon arbre et me rapproche du chemin d’accès à la plage pour voir si les cannibales m’ont dépassée ou pas. Les voyant déjà presque sur la plage, je me dit : « Bon bah tant pis, j’essaierai de les sauver ce soir, avant la cérémonie. Si j’essaie maintenant je risque de me faire prendre aussi et de finir en brochette. » Je décide donc de rentrer à mon campement, bien résignée à les sauver de leur futur destin de casse croute.

Joseph et Natan dormaient encore, fatigués de leur épopée. Ils ne s'attendaient pas à recevoir du monde. Et encore moins à des cannibales! Les indigènes arrivèrent silencieusement comme des vipères au camp des deux pirates. Ils étaient une dizaine avec le matos pour emmener leur futur repas. Il n'y avait même pas besoin d'utiliser leurs sarbacanes et leurs autres armes pour maîtriser les deux étrangers de leur île, bien qu'ils avaient toujours leurs armes sur eux. Le soleil était déjà haut dans le ciel et le vent légèrement humide fouettait l'air ambiant. Tout semblait être clame. Une belle journée s'annonçait pour les habitants d'Alambra. Ils s'apprêtaient à taper un bon coup sur le crâne de Joseph et celui de Natan, mais leurs corps vinrent faire de l'ombre sous les paupières des deux forbans, ce qui éveilla le duo. Natan ouvrit les yeux, et, n'arrivant pas à identifier la personne qui se tenait debout, il s'exclama d'une petite voix.

▬ C'est toi, Jo'? Quelle blague vas-tu me faire encore cette fois?

Ni une, ni deux, le sous-chef des cannibales ordonna à ses sbires de passer à l'acte. Le bouffeur de chair abattit son gourdin sur la tête de Natan. Et évidemment, son camarade fit de même pour la tête de Joseph. Seulement, le "Saltimbanque" décrocha un couteau et fit une roulade sur le côté pour éviter d'être assommé. Sa lame vient se planter dans le bras du sauvage qui allait taper Natan, ce qui fit faire au cannibale un mouvement en arrière en lâchant son arme sur la tête de son voisin de derrière. L'instinct de survie coulait dans les veines des pirates. Les deux forbans se relevaient à la hâte. L'ex-capitaine des Pirates du Cirque n'oublia pas de prendre son tricorne et ses bottes pendant la mêlée. À moitié courbé, Joseph esquivait tant bien que mal ses agresseurs pour pouvoir mettre une distance entre ces derniers et lui. Il ne s'imaginait pas un réveil aussi brusque. Une chose était sûre, l'île était habitée, mais visiblement par des cannibales. Il y avait-il encore de l'espoir que quelque part sur Alambra il y avait des gens civilisés? Joseph hurla à son second tout en galérant à mettre une botte.

▬ Ça rime à rien de courir sur la plage. Il faut se faufiler dans la forêt!

▬ En plein dans leur environnement? Tu rigoles, j'espère! Il faut se battre! Et qu'on leur montre qu'on ne se frotte pas aux Pirates du Crique!

▬ On est trop exposé aux flèches! Tu veux refaire le même scénario qu'avec les Titans des Mers? Moi, non. Alors, fais-moi confiance!

Natan était perplexe, mais après tout, c'était son capitaine et il s'était toujours bien sorti depuis toujours. Il était légèrement en retrait, séparé de son chef par une bande de dégénérés. Il était le plus proche de l'orée de la forêt. Il esquivait tant bien que mal les flèches tout en se dirigeant vers la jungle. Les projectiles enduits du poison pour endormir se plantaient dans le sable et sur les cocotiers. Quant à Jo', il se débrouillait relativement bien pour divertir ses adversaires le temps qu'il puisse s'échapper. Il fit ramener le couteau précédemment planté dans le bras d'un cannibale dans sa main et le réutilisa. En retour, une fléchette vint se loger sur l'extrémité de sa chaussure. C'était moins une! Joseph tenait beaucoup à ses affaires, il ne voulait absolument pas partir sans. Maintenant, il pouvait courir plus vite. Il se dépêcha alors de rejoindre son ami tout en se faisant un tir de couverture en balançant deux couteaux et deux kunaïs. Il s'adressa avec ses grands airs aux indigènes avant de disparaître dans la forêt avec Natan.

▬ Et que cette journée reste à jamais gravée dans vos mémoires, celle où vous avez failli capturer le capitaine Joseph C. Crimson!

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Une fois rentrée au campement, j’entends au loin des cris et des hurlements étranges : « Ca y est les étrangers se sont fait capturer, ca va maintenant être à moi de venir les sauver avant qu’ils ne finissent en barbecue, mais pour le moment, il faut rester cachée, ce serait bête de me faire prendre. » Je m’allonge donc sur ma plateforme et me repose en attendant le bon moment pour partir. Mais quelques minutes après mon retour au campement, j’entends quelqu’un approcher précipitamment :

« Tu aurais pu trouver autre chose comme réplique Jo’.
- Bah quoi ? On s'est pas encore fait capturer, non ?
- Pfff. Un peu plus, et on aurait fini dans une marmite. »
- Que veux-tu ? C'est ça l'aventure !
- T’es vraiment qu’un idiot... »

Il y a donc au moins deux autres personnes non-cannibales sur cette île, mais je me rends rapidement compte qu’ils risquent de disparaitre dans les estomacs des cannibales qui sont en train de les poursuivre. Je dégaine mon arc, choisis une Swizaw skaa et tire en direction des indigènes. Le tir arrive dans un arbre, juste entre les étrangers et les indigènes. Une explosion retend et souffle quelques arbres au passage. Profitant de ma diversion, je descends de ma plateforme et cours rejoindre les 2 étrangers. Une fois à leur hauteur, je les informe de ma présence : « Bonjour messieurs, je suis de votre côté, n’ayez pas peur. L’explosion devrait les retenir une dizaine de secondes, onze à tout péter, alors il vaut mieux continuer de courir. Nous nous présenterons plus loin. »

Nous voila donc tous les trois en train de courir à travers la forêt pour fuir les cannibales. Grâce à l’explosion, nous réussissons à les distancer un peu. A force de courir, nous nous retrouvons sur un chemin plus large :
« il y a une intersection plus loin, on va aller à droite.
- Je préfère la gauche moi.
- Et moi je suis le capitaine et je dis qu’on va en face !
- Si tu veux te retrouver chez les cannibales, te gène pas, vas en face !
- Et comment tu sais qu’ils sont en face les cannibales ?
- Parce que je suis coincée sur cette île depuis 2 semaines et que j’ai passé ce temps là à visiter les alentours de mon campement ce qui inclut la clairière des cannibales. Alors maintenant vous venez à droite ou vous finissez en sandwich humain toi et ton acolyte. Ai-je été assez claire ?
- Je pense finalement qu’on devrait aller à droite.
- Et y'a quoi à droite? On veut rejoindre une ville civilisée.
- A droite il y a surtout que j’ai déjà exploré l'endroit et qu'on aura plus de chances de se cacher des cannibales pour qu’ils nous oublient et qu’on soit tranquilles"
- Bon, on va droite. Mais vu que ça se dirige vers le centre de l'île, on continue par là. On ne s'arrête pas.
- T'es pas si idiot que ca en fait, capitaine. »

Et nous voila partis à droite avec les cannibales toujours sur nos talons.

Effectivement, ce n'était pas encore l'heure des présentations. Il fallait plus qu'une explosion pour surprendre les indigènes. À croire qu'ils connaissaient déjà. Cela dit, après avoir perdu quelques hommes, le sous-chef des cannibales avait de quoi rager. Il ne perdait pas espoir de capturer leur le duo transformé en trio. Même s'il avait maintenant de quoi manger avec ses quelques compagnons morts déchiquetés, il souhaitait ardemment faire payer le prix aux intrus. Nombreux sont les marins à s'être aventurés sur leur île, mais peu sont ceux qui ont osé les défier de la sorte. Et encore moins à leur échapper, ce qui était une première! Le sous-chef ordonna alors à un gars lambda voué à l'oublie d'aller chercher le reste du village pour pouvoir lancer une traque à grande échelle pendant que le reste continuait la course poursuite. Une chasse à l'homme était ouverte!

Du côté de Joseph, Natan et la mystérieuse inconnue, les trois fuyards se fondaient dans la jungle au milieu des arbres et des rares créatures sauvages. Les bestioles savaient éviter les cannibales, car quand ces derniers n'avaient rien à se mettre sous la dent, c'était eux qu'ils chassaient. Joseph savait pertinemment que le combat de front était impossible, surtout en territoire ennemi. Il espérait vraiment trouver une ville avec des gens qui ne chercheraient pas à leur cribler de flèches. Se trouvant maintenant à une distance raisonnable, l'ex-capitaine des Pirates du Crique fit remarquer qu'ils prenaient de l'avance.

▬ Hé beh, j'ignore qui tu es, mais on te doit une fière chandelle! Tu crois qu'on les a semé?

▬ Je ne crois pas. Ils sont du genre tenaces.

▬ Alors continuons à avancer, car on ne risque pas de t'offrir quoique ce soit une fois dans une marmite.

Le trio ne perdait pas le nord et poursuivait leur route vers le centre de l'île. Bien sûr, connaissant parfaitement les recoins des alentours de leur village, les cannibales savaient parfaitement comme piéger leurs gibiers humains. Mais ça, Joseph s'en inquiétait. Il se doutait bien que les habitants de l'île étaient en mesure de les reprendre à revers ou leur tendre un piège. Le "Saltimbanque" demanda à leur nouvelle camarade de fortune.

▬ Dis-moi. Vu que ça fait deux semaines que tu es dans le coin, tu saurais masquer nos traces? Ou faire de fausses pistes? Car avec la chance qu'on a en ce moment, je crains de retomber sur cette bandes de fous.

Courant à côté de lui, Natan leur fait remarquer un point.

▬ Je ne sais pas si vous êtes au courants, mais on n'a pas le temps pour ça. Ils sont à nos basques! Je crains qu'il va falloir nous battre!

Effectivement, les trois malheureux étaient soudainement encerclés. Les cannibales surgissaient des feuillages un peu partout et tiraient leur flèches paralysantes. Ni une, ni deux, Joseph, Natan et la jeune femme inconnue firent une roulade en avant pour éviter la pluie de dards. Se relevant simultanément dans un parfait timming, les trois fuyards dégainèrent leur arme respective.

▬ Je m'occupe de devant.

▬ Et moi de derrière.

▬ Et moi de partout.

Ils ignoraient combien ils étaient, mais la contre-attaque n'était que pour faire une percer. Même si le pouvoir de son Fruit du Démon pouvait lui permettre de faire revenir dans un main un objet qu'il aurait précédemment lancé, Joseph n'était pas capable de tout récupérer. Il était impossible pour l'heure d'avoir des munitions à l'infini. Dans l'idéal, pour Jo', c'était de récupérer les lames sur les indigènes. Maintenant, leur destin reposaient sur cette mystérieuse femme.

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« Dit moi capitaine ?
- Hum ?
- Est-ce que tu as peur de la mort ?
- J’aimerai l’éviter si possible.
- Bon alors dès qu’on fait une percée, on se dirige vers les arbres et quand je vous le dirais, il faudra monter sur l’un deux pour vous cacher dans le feuillage. Ca devrait suffire à ce qu’ils abandonnent la poursuite.
- Pas de problèmes, je te suis.
- Et qui a décidé que c’était toi le chef ?
- Tu vas pas recommencer comme pour le croisement, t’as une autre idée pour t’échapper peut-être capitaine ?
- Foncer dans le tas !
- Et après ! Ca va pas suffire pour s’échapper ça !
- Je vous rappelle qu’il y a des cannibales qui nous encercle alors on fonce dans le tas et après on va dans la forêt !
- Ok pour les arbres. Si je pouvais récupérer quelques lames au passage, ça ne serait pas du luxe.

Une fois d’accord sur la stratégie à adopter, il est temps de foncer dans le tas. Je dégaine ma dague, le capitaine dégaine des couteaux et commence à les envoyer sur les cannibales. Tout en esquivant leurs dards, je me jette sur le sol, devant les ennemis et commence à en planter un avec ma dague. L’indigène lâche son arme qui se plante au sol juste à coté de mon oreille. Je me retourne et me relève en dehors du cercle d’indigènes et crie : « Bouge pas capitaine, je reviens de suite.
- Bouge pas, bouge pas, facile à dire.
- Alors les indigènes, qui veut une tranche de Trysha ? Qui m’aime me suive ! »

Et me voila en train de m’enfoncer dans la forêt avec une dizaine de cannibales aux trousses, tout cela n’a pour but que de réduire le nombre d’indigènes autour des étrangers. Je suis donc poursuivie dans la forêt mais je ne vais pas en ligne droite, je fais un grand arc de cercle au milieu des arbres pour échapper à mes quelques poursuivants et me retrouve à nouveau près du cercle de cannibales avec le capitaine et son acolyte au milieu. Je vois qu’il a fait quelques victimes dans le camp des cannibales. Je dégaine mon arc, prends une swizaw skaa et hurle au deux étrangers : « Capitaine ! Ca va péter ! » Et la flèche est envoyée.

Joseph n'aurait jamais cru qu'une femme comme Trysha était aussi dangereuse que les indigènes. Voir pire. Mais il fallait reconnaître que ça faisait deux fois qu'elle leur sauvait la mise. Pourquoi faisait-elle cela? Pourquoi s'était-elle soudainement dévoilée aux habitants et aux pirates alors qu'elle pouvait rester incognito durant des semaines encore? Sûrement qu'elle espérait que Jo' lui offre quelque chose en retour. Qui sait. L'ex-capitaine des Pirates du Crique se demandait comment une femme des bois pouvait-elle accomplir toutes ces prouesses en si peu de temps et aussi facilement. On aurait dit qu'elle savait se battre toute sa vie! Puis, il était peu fort probable qu'une créature comme elle puisse avoir vécue des années sur cette île sans que ses voisins l'aient remarqués. On dirait même qu'ils se rencontraient seulement aujourd'hui. Le "Saltimbanque" se disait qu'elle avait peut-être un navire caché quelque part et qu'elle était sur l'île pour y découvrir ses secrets. Une sorte d'archéologue.

Joseph chassa rapidement ses questions et se concentra sur l'instant présent. Il était temps de bouger. Jo' ramassa la lame sur le cadavre que Trysha avait laissé tantôt et courra se mettre à l'abris. Une explosion retentit derrière lui. Natan était non loin de lui et fort heureusement en un seul morceau. Son second lui demanda s'il avait une solution pour monter sur un arbre qui ne possédait pas de branches avant deux mètres cinquante de haut.

▬ Jo'? On va faire comment pour grimper dans ces arbres? Il n'y a pas de prises avant perpette!

Le pirate au tricorne remarqua en effet le problème. Ayant toujours des ennemis aux fesses, le duo se dépêcha de rejoindre le premier tronc en face d'eux. Le bois était assez épais, le végétal mesurait facilement dans les vingts mètres. Il n'y avait qu'une solution. Ni une, ni deux, Joseph lança trois kunaîs dans l'écorce de l'acacia géant. Les dards se plantèrent à quelques dizaines de centimètres d'écart les uns par rapport aux autres et situés de manière à former les prises manquantes. Natan commença alors l'ascension. Un indigène arriva à enlacer le jeune pirate de ses deux bras au niveau des jambes, ce qui le fit tomber la face contre le sol. Heureusement que la terre du sous-bois était tendre. Joseph se retourna alors que son agresseur allait lui planter une lame, mais un coup de feu retentit. Le "Saltimbanque" poussa le mort avec ses mains et prit le soin de récupérer l'arme blanche. Il se hâta de monter à son tour dans l'arbre, rejoindre son second dont son pistolet à silex fumait encore. Ce dernier tendit une main pour aider son capitaine à monter sur la première branche de l'acacia et s'exprima.

▬ Tu m'en dois une, Jo'.

▬ Ne m'en parle pas. Déjà que j'en dois une à cette inconnue. D'ailleurs, où est-elle? On l'a voit plus.

▬ Elle doit être plus haut dans un autre arbre...

Le duo n'avait pas le temps de s'éterniser plus que ça, car les cannibales ne perdaient rien pour attendre. Ils tiraient des flèches avec leurs sarbacanes. L'un des indigènes commença à monter en s'agrippant sur les couteaux plantés dans le tronc. Pendant que les deux pirates grimpaient plus en hauteur dans l'arbre, Joseph en profita pour activer les pouvoir de son Fruit du Démon. Il fit ramener un à un les trois lames qui étaient sur l'écorce. Évidemment, le malheureux bouffeur de chair tomba à la renverse quand ses prises se délogèrent subitement. Il était temps de retrouver Trysha pour faire les présentations.

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Je profite de l’explosion pour me réfugier dans la forêt bordant le chemin. Une fois bien cachée, je regarde les dégâts que j’ai fais au niveau du champ de bataille : « une dizaine d’indigènes en moins, il doit en rester encore autant, à un ou deux près. Maintenant il s’agit de retrouver les deux autres touristes. »

Peu après cette réflexion, j’entends des cris qui viennent de la forêt, surement les barbares qui pourchassent les deux clowns. Je décide donc d’aller en direction des cris, tout en restant prudente et le plus cachée possible. Au bout d’un moment, je vois un attroupement de cannibales au pied d’un arbre. Certains essaient de grimper, d’autres sont déjà tombés. Pour ne pas me faire repérer, je monte dans le premier arbre à portée de main, et, en passant de branche en branche toujours sans me faire repérer, je me rapproche de l’arbre ou il y a les 2 hommes trouvés ce matin. Une fois dans l’arbre à coté du leur, je dégaine mon arc et vise un indigène. Il reçoit la flèche en plein dans l’oreille et s’écroule, encore 11 avant qu’on soit enfin tranquilles :
« T’a vu Jo’, un des sauvages s’est écroulé sans qu’on ne le touche !
- Mais non, regarde ! Il a une flèche dans l’oreille, notre amie des bois ne doit pas être loin. »

Je profite de ce moment pour atteindre l’arbre de mes deux étrangers :
« Plus proche que tu ne le crois capitaine.
- Je suis content de te voir. Tu as une solution à proposer pour qu’on puisse enfin s’échapper ?
- J’en ai même deux. La première c’est que je tire une swizaw skaa dans le tas, ca explose, fin de l’histoire. La seconde c’est on les tire un à un, il en reste plus beaucoup maintenant. Au choix ! "

Joseph était perplexe en ce qui concernait les méthodes de Trysha. Comment arrivait-elle à produire des explosions? Aux yeux du "Saltimbanque", la nouvelle était une sauvage étrange qui souhaitait les aider. Cela dit, le jeune pirate avait remarqué qu'elle visait aussi bien que lui. Et c'était un problème, car personne ne pouvait être à sa hauteur normalement, car Joseph surpassait les gens lambda. Alors, cette femme ne devait certainement pas être comme le commun des mortels. Il y avait quelque chose en elle qui le fascinait.

Joseph n'aimait pas causer la mort, même quand ses adversaires le lui souhaitaient. Il aurait bien voulu dire son mot, mais Natan préférait se défendre comme Trysha. Ainsi, cette dernière décrocha une flèche en direction du bas. Une dernière explosion retentit. Les cannibales avaient de quoi manger pour la semaine avec tous ces morts, mais ils étaient obstinés à mettre dans la marmite le trio de choc, comme s'il s'agissait d'un outrage de fouler leur terre. Étant alors à l'abri dans leur arbre, Joseph décida qu'il fallait partir.

▬ On ferait mieux d'y aller avant que d'autres ne reviennent... On trouvera bien une ville dans le centre de l'île où les habitants nous voudront pas nous manger...

▬ Et tu crois que le comité d'accueil ne t'a pas assez convaincu qu'il n'y avait personne d'autre qu'eux sur cette île?

▬ Ton ami a raison. J'ai rien vu d'autre.

▬ C'est parce qu'on est trop près du rivage. Je suis sûr qu'il y a quelque chose à voir autres que ces cannibales. Alors en route.

Trysha ne faisait pas partie de l'équipage des Pirates du Cirque, alors Joseph pouvait comprendre si elle désirait rester. Le "Saltimbanque" s'élança habillement de branche en branche et entama son aventure en direction du centre de la jungle, suivi de Natan qui n'allait pas aussi vite que lui. Son manteau se gonflait sous l'effet du vent à chaque fois qu'il empruntait une liane. Il osait sauter en avant dans le vide pour s'agripper aux lianes histoire d'intéresser la jeune femme. Comme toujours, Joseph ne manquait pas une seule situation pour pouvoir charmer les dames qu'il rencontrait. Seulement, il ne savait pas que ses acrobaties étaient de la rigolade pour elle. L'ex-capitaine des Pirates du Cirque attendait fièrement que son second le rejoigne. Natan arriva peu à après. Il se confia alors à son chef en parlant presque tout bas. Il ne voyait plus Trysha.

▬ Hé, Jo'. T'as vu comme elle tire? Elle est aussi douée que toi!

▬ Sûrement...

La réponse était lointaine, comme si le forban était discret, voir même, désintéressé par ce que lui racontait son second.

▬ J'ai surtout vu qu'elle avait une sacrée paire...

Le pirate arrêta presque sa phrase, comme s'il cherchait un mot. Il avait entendu du bruit et se sentait soudainement épié. Finalement, cette femme mystérieuse allait sûrement les rejoindre visiter l'île?

▬ ...d'oreilles...

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« Et alors, elles te dérangent mes oreilles ?
- Non, non, pas du tout, je les trouvais juste un peu plus longues que la normale.
- Et qui me dit que ce ne sont pas les vôtres qui sont plus courtes ? »

J’aime pas qu’on parle des mes oreilles, mon « père » m’a dit que c’était surement à cause d’elles qu’on m’avait abandonnée sur Boyn. Je sais pas si c’est la vérité ou non mais un jour je le saurais. Mais pour le moment, la priorité est de s’éloigner le plus possible de la zone de combat.

Une fois assez loin de l’explosion, je préviens mes 2 compagnons : « on va pouvoir redescendre au sol pour marcher tranquillement. »
Une fois au sol, nous continuons de marcher en direction du centre de l’île, toujours en restant aux aguets. Il manquerait plus que l’on retombe dans une autre embuscade d’indigènes. Au bout de plusieurs kilomètres, et voyant que la nuit se rapproche, je sors :
« Je sais pas vous, mais je commence à avoir faim.
- Je préfèrerais mettre le plus de distance entre nous et les cannibales avant la tombée de la nuit.
- C’est vrai que c’est une bonne idée, mais ça fait au moins une heure qu’il n’y a plus aucune trace d’eux, à croire qu’ils ne sont jamais venus ici. Et s’ils ne sont jamais venus ici avant, premièrement, je ne vois pas pourquoi ils viendraient maintenant et deuxièmement et sans doute le plus important, c’est pourquoi ils ne sont jamais venus ici. Je propose donc qu’on s’arrête maintenant pour la nuit avant de croiser la raison pour laquelle ils ne sont jamais venus ici.
- Et ce serait quoi la raison ?
- Franchement, j’en ai aucune idée mais je pense à de grosses créatures du genre à empêcher des cannibales d’atteindre le centre de l’île.
- Autant s’arrêter maintenant alors.
- Oui, il vaut mieux être bien reposé avant de continuer à avancer dans une partie inexplorée de l’île. »

Il fallait bien l'admettre. Il n'y avait strictement personne d'autre que les indigènes sur cette île. Et l'hypothèse de Trysha s'avérait être le plus probable. Si les cannibales n'avaient pas continué leur chasse à l'homme, c'était parce qu'ils savaient que l'endroit était dangereux. Et s'il le centre d'Alambra leur était hostile, ça devait l'être encore plus pour des étrangers! Cela dit, le trio n'était pas comme les simples personnes aux histoires ordinaires, ils étaient bien plus! Ce n'était pas une jungle qui allaient leur faire peur.

Joseph avait passé le reste du voyage à observer avec Natan la manière dont Trysha se comportait dans la jungle. Et elle était très impressionnante. Le "Saltimbanque" avait à plusieurs reprises tenté de charmer la demoiselle, mais visiblement sans succès. Mais vu que c'était maintenant le soir, il espérait bien pouvoir la draguer. Même si Jo' avait perdu sa petite copine durant l'affrontement contre les Titans des Mers, il restait le même. Un tombeur de femme. Et comme il n'était pas du genre à se lamenter sur le passée, il pouvait bien se "consoler" auprès des seins de Trysha. Il n'avait pas le temps et le loisir pour jouer les veufs. Il préférait se concentrer sur son objectif présent, celui de récupérer ses anciens nakamas, ceux qui pouvaient encore être vie. À quoi bon se morfondre auprès des personnes mortes? Joseph savait pertinemment que ça ne les faisait pas revenir. Alors, la rencontre avec la sauvage ne pouvait que l'aider à avancer, car Jo' se contentait de ce qu'il avait, de l'instant présent. Il savourait toujours ce genre de moment. Une soirée à faire plus connaissance était donc en prévision. Il manquait plus qu'à faire le camp. Le forban se dirigea vers la jeune femme d'un pas assuré.

▬ Alors, comme ça, c'est Trysha, c'est ça? Moi c'est Joseph C. Crimson. Ou Jo' pour les intimes, héhéhé. Et voici mon second, Natan.

Le jeune homme faisait son intéressant.

▬ Comment une aussi jolie créature telle que toi a pu se retrouver dans un endroit pareil?

▬ Par hasard. Je me suis échouée.

La réaction de Trysha était assez étonnante. Joseph souriait. En général, les femmes matures voyaient très clairement dans son jeu et ses avances se finissaient souvent par une claque. Mais là, non. C'était comme si son interlocutrice ne connaissait pas la drague. Une vraie sauvage.

▬ Et que faisais-tu avant de t'échouer ici? Je dois avouer que je m'attendais plus voir des membres de mon équipage qu'une ange abandonnée par les siens et envoyée ici-bas pour me rencontrer. Si ce n'est pas le destin, qu'est-ce que c'est?

▬ Avant d'être ici, j'étais en prison, sur une petite île pas loin d'ici.

Joseph leva un sourcil. Pirate alors? Cette Trysha était pour le moins curieuse.

▬ Bon, je vais à la chasse. Qui reste faire le camp?

▬ Je viens avec toi.

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« Bon bah, je vais préparer le campement alors. »

Jo’ vient de dire que j’étais une ange abandonnée par les miens. Peut-être qu’il sait quelque chose sur moi que j’ignore. Peut-être qu’il a déjà vu des personnes avec de longues oreilles comme les miennes. Peut-être qu’il peut m’éclairer sur mes origines. J’espère en tout cas qu’il le pourra.

J’espère surtout que les deux compères reviendront en un seul morceau sinon je ne sais pas encore combien de temps je resterais coincée sur cette île avant de partir ou de me faire manger. Je suis sure qu’ils pourront m’aider à quitter cette île. Comme de toute façon, seule je ne pourrais pas, il faut qu’ils reviennent entiers. Mais pour le moment, il faut que je fasse le campement pour passer la nuit. Ce qui est bien, c’est que la ou je leur ai demandé qu’on s’arrête il y a plein d’arbres avec des troncs qui se séparent en plusieurs parties à bonne hauteur, ce qui est l’idéal pour un établir un campement à l’abri des bêtes.

Je me mets donc en quête de branches, de fougères et de mousses pour nous faire des « lits » à l’abri entre les troncs des différents arbres. Heureusement pour cela, la jungle est remplie de matériaux pour ces petites constructions, il m’est donc facile de trouver tout ce qu’il me faut. En très peu de temps, les trois lits sont construits. Je prévois aussi des lianes pour que mes deux compagnons s’attachent à leur lit : « Vu comment ils se balancent d’arbres en arbres, ca m’étonnerai pas qu’ils tombent de leur lit. Autant prévoir, il faudrait pas amocher les deux hommes, il peuvent encore m’être utile. »

Il me reste plus qu’à faire un feu pour pouvoir cuire leur prise et, évidemment pour ne pas faire en sorte que le campement soit repérable, je le fais à une centaine de mètres des lits. Une fois le feu prêt, je pars à la recherche de troncs qui pourront nous servir de bancs, ce qui est relativement simple en fait. J’ai juste eu une dizaine de mètres à faire pour trouver mon bonheur : « Voila, avec ces troncs, le camp est entièrement prêt. Il manque plus que les deux autres touristes avec leur butin. »

En attendant leur retour, je m’en vais chercher des herbes et autres aromates pour accompagner leur prise. C’est plutôt fade la viande de tigre.

Les deux pirates s'enfonçaient un peu plus loin du campement que Trysha faisait. Ils avaient plus de chances de trouver du gibier hors de leur camp. Natan profitait de leur isolement pour parler de la jeune femme.

▬ Dis-moi, Jo'. Tu penses quoi de cette fille? Je t'ai vu mater ses seins plus d'une fois.

▬ Avoue que toi aussi tu les regardais, hein?

▬ Pas autant que toi. Je ne sais pas ce que tu as, mais tu es plus discret, d'habitude. Ton -charme- n'a eut aucun effet sur elle. Ça ne va pas? Tu crois que c'est une cyborg?

▬ Ouais, ouais, je vais bien. Non, je ne pense pas qu'elle soit un robot. Si j'ai pas eu de succès, c'est que je pense qu'elle n'a jamais connue d'homme auparavant ou quelque chose comme ça.

▬ Une pucelle, alors.

Les deux amis se déplaçaient sans ce soucier de garder le silence. Natan avait une question. Il s'empressa de la poser en interpellant son capitaine qui se retourna vers lui. Son visage était tellement proche qu'il pouvait s'embrasser l'un l'autre.

▬ Réponds-moi sincèrement, Jo'. Es-tu encore sous le choc? Tu sais, pour Ellen...

Ellen était la petite copine de Joseph. Elle fut violée devant ses yeux, puis tuée. Impuissant, il ne pouvait absolument rien faire pour empêcher cela, ça devait être traumatisant, ça devait certainement le troubler psychologiquement. Et Natan pensait que son chef le lui cachait, car il le trouvait pas très en forme depuis son réveil sur l'île. D'habitude, il avait plus de succès avec les femmes.

Soudain, un mouvement fluide et rapide fit un léger bruit suspect un peu plus loin. Les deux compères cessèrent aussitôt leur conversation et se concentrèrent sur le bruit. Il y avait un animal qui bougeait dans les fougères, il avait la taille d'un tigre. Joseph avait un sourire carnassier, il souhait refaire le même coup pour impressionnait Trysha. Discrètement, Jo' fit signe à son nakama de ne plus bouger. Il sortit une lame de son long manteau et s'apprêta à tirer. Une goutte tomba subitement sur l'épaule du second.

▬ Il pleut?!

Joseph envoya son couteau sur sa cible, mais aussi étrange que cela puisse paraître, il manqua la bête. L'arme banche alla se perdre dans la végétation. La créature avait senti un danger. Même si le duo n'était pas le coupe de chasseurs le plus performant qui soit, ils avaient pourtant fait ce qu'il fallait pour garder leur discrétion. Alors quoi? Natan leva la tête, étonné qu'il pleuve uniquement sur lui. Il ouvrit grand les yeux quand il aperçue que la météo avait changé parce qu'il s'agissait d'en réalité d'un monstre encore plus effroyable qu'un simple tigre plus gros que la normal... Étant de dos à Joseph, il le tapota d'une main hasardeuse sur son épaule. Le "Saltimbanque" se retourna pour voir ce qu'il voulait.

▬ Ça fait chier, je l'ai raté. Dingue, hein?

Il leva à son tour la tête et constata avec frayeur qu'une créature imposante haute sur plusieurs mètres était postée juste sous leur yeux entrain de perdre de la salive. Visiblement, la bête n'avait pas capté la présence des pirates, elle était là pour le tigre qui maintenant devait être loin. Elle s'apprêtait à reprendre sa chasse. Seulement, mais malgré eux, les deux forbans lâchèrent un cri dans un parfait unisson.

▬ Aaaaaaaahhhh!!!!

▬ Aaaaaaaahhhh!!!!

Aussitôt, Joseph et Natan détalèrent d'instinct en direction du campement. Ils coururent comme jamais ils ont couru. Le "Saltimbanque" n'oublia pas de faire jouer de son pouvoir. Il fit revenir la lame perdue et la reprit en main. Il l'utilisa immédiatement sur la vilaine bé-bête qui s'était mise en tête que ces deux petits et misérables humains allaient être son dîner. L'ex-capitaine des Pirates du Cirque fit mouche, mais la créature n'en ressentit absolument rien. Il va falloir trouver un moyen pour s'en débarrasser avant de finir dans le ventre ou piétiné... Heureusement qu'ils amenaient le repas du soir, ils espéraient que Trysha soit prête pour pouvoir les aider.

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« Aaaaaaaahhhh!!!!
- Aaaaaaaahhhh!!!!
- Oh non il va encore falloir que j’aille les sauver. »
Quelle bande de bras cassés, en fait c’est pas moi qui ait besoin d’eux pour me sauver de cette île, c’est eux qui ont besoin de moi pour survivre.

Je cours vers les cris des deux compères, sur le trajet je traverse la « cuisine » que j’ai construite et prends une des bûches dans le feu de camp. Je me dirige ensuite vers l’agitation que provoque les deux hommes et m’aperçoit rapidement qu’en fait ce sont eux qui se dirigent vers moi. Voyant ça je grimpe dans l’arbre le plus proche, dégaine mon arc, et attend le passage de toute la compagnie. Plus ils s’approchent, plus les grognements de la bête sont fort : « La bête doit être grosse ! » Les grognements se font de plus en plus fort et la bête n’est toujours pas dans mon champ de vision : « Très grosse ! » Natan et Jo’ passent sous mon arbre en courant. Un autre arbre s’abat sur le sol à coté du mien : « Très grosse erreur !!! »

Je rengaine mon arc, prends ma bûche enflammée et saute de mon arbre. Une roulade sur le sol en guise de réception et je cours rejoindre mes deux compagnons. Une fois à leur hauteur je leur demande : « Et vous avez fait quoi pour l’énerver cet animal ?
- Rien en fait, on te ramène juste le dîner !
- Moi qui pensais que vous alliez m’apporter un tigre pour le diner, tu peux pas t’empêcher d’être démesuré ! A moins que t’ai vraiment très faim… Enfin bref, il va falloir qu’on s’échappe de ce pétrin et la autant se séparer, il n’en suivra qu’un d’entre nous pendant que les deux autres pourront attendre que la bête passe afin de pouvoir la prendre par derrière, en tenaille. T’en dit quoi capitaine ?

Évidemment, il fallait que Joseph se rattrape et puisse attirer l'attention de Trysha en attirant la bête ailleurs tout en s'attirant la fureur de la créature. Sans hésiter, tel un héros venant au secours de la demoiselle, il s'élança hors du camp et cria.

▬ Je prends le rôle le plus dangereux.

L'ex-capitaine des Pirates du Crique aimait se mettre en valeur, peu importe la situation. Et là, c'était une occasion de charmer enfin la jeune femme. Il avait l'habitude de prendre ce rôle depuis des années. Après tout, c'était lui le capitaine. Son second n'avait pas eu le temps de dire un mot que son chef tournait déjà autour du camp pour amener l'animal vers lui. Le pirate au tricorne sauta alors sur un acacia que la bête avait à moitié déraciné et qui penchait sur un acajou. Joseph s'amusait. Pendant son ascension sur le tronc oblique, il retira son long manteau avec classe. Il imaginait des spectateurs invisibles, même si en réalité, il n'y avait que Trysha et Natan de présents. Jo' se retourna alors pour s'assurer que le monstre le suivait. Et c'était le cas. Il n'y avait même pas besoin de le voir, ses pas faisaient trembler le sol. Le vêtement se gonfla sous l'effet du vent. Le pirate l'agitait à la façon d'un Torero pendant qu'il continuait sa course jusqu'à la cime de l'acacia. Les branches se mêlaient à l'autre arbre, ce qui n'était pas évidement pour progresser toujours plus haut. Heureusement que Jo' était habile. Il gardait toujours les talents qu'il avait dans le cirque.

▬ Viens mon gros! Je suis là!

Le forban avait toujours une lame de prête si jamais la cavalerie était en retard. Et tout le monde connait le dicton, la cavalerie arrivait toujours en retard. Il espérait voir Trysha et Natan attaquer la bête par derrière ou au niveau des jambes pour l'immobiliser. Seulement, Joseph était impatient et préférait chercher à bien faire en commençant le boulot seul. Étant à la même hauteur que la tête de la créature, il jeta son manteau sur les yeux de la créature. Puis, il sauta dessus pour pouvoir lui planter un couteau directement dans le cerveau. Bien sûr, l'imposant animal ne se laissait pas faire et remuait dans tous les sens. Joseph perdait l'équilibre par moment, mais il arrivait toujours à tenir bon.

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« Il y a des jours où il ne fait pas l'idiot ?
- Aucun !
- Il va alors falloir aller le sauver, encore une fois. »

J’ai bien fait de garder une torche avec moi, elle va nous être utile pour sauver l’autre clown, il ne reste plus qu’à trouver la stratégie pour pouvoir battre ce monstre. Mais il est vrai que notre cavalier va nous être utile pour assener le coup fatal à la bête avec ses couteaux. Mais d’abord il faut l’affaiblir. Pour cela je dégaine mon arc et prépare plusieurs Swizaw nekx : « Avec ça on va pouvoir foutre le feu à cette bestiole. »

Je vise une des pattes arrière et lui met le feu : « Accroches-toi capitaine, la bête va s’agiter un peu, elle a mal. » Je vise une autre patte, à l’avant cette fois : « voila, avec ça, elle devrais plus trop bouger. Capitaine ! Profite du fait qu’elle bouge moins pour lui crever les yeux. »

Jo’ réussit tant bien que mal à lui crever les yeux, en faisant encore son intéressant, à croire qu’il est réellement idiot. Maintenant que la bête est aveugle, elle nous montre encore plus le fond de sa gorge :
« Natan, envoies la bûche enflammée dans sa gueule dès que possible »
Ce qui est dit est fait, la bête est en train de souffrir. Ma stratégie est de la brûler de l’intérieur, ça devrait la calmer suffisamment pour qu’elle termine au menu de ce soir. Je sais que ça marche, j’ai déjà fait ça à d’autres bêtes sur Boyn. Elles étaient délicieuses, surtout avec un peu de persil et d’origan.

La bête est déjà à genoux, il ne lui manque plus que le coup fatal pour en finir :
« Capitaine, tu penses réussir à l’égorger ou tu veux que je monte t’aider ?
- Nan ca ira ma belle, j’y arriverai tout seul, tu peux préparer les assiettes. »
C’est marrant, j’ai l’impression qu’il va encore faire une idiotie. Je vois donc le clown qui sort ses couteaux et qui essaie d’égorger la bête. Elle se débat et essaie d’empêcher Jo’ de l’achever. Mais finalement, le clown réussit à lui trancher la gorge. La bête essaie vainement mais il est déjà trop tard pour elle, au bout de quelques secondes, le monstre s’écroule et tombe juste à mes pieds. J’en profite pour lui mettre un coup de dague entre les deux yeux : « Et ça, c’est parce que t’a détruit ma "cuisine". »

Je retire ma dague et l’essuie contre la peau de la bête : « Messieurs, le dîner est servi. »

La créature était en train de brûler de l'intérieur et elle se vidait de son sang. Joseph était fier de son coup, car le cou de la bête était à coup sûr ouvert proprement. L'ex-capitaine des Pirates du Cirque se demandait si cette jungle abritait d'autres créatures du même gabarie ou s'il y avait d'autres choses impressionnantes à voir. Il fallait l'admettre, il n'y avait rien d'autre sur cette île qu'une épaisse forêt tropicale inhospitalière. Mais puisque son Log Pose n'était pas rechargé, il souhaitait continuer son aventure. Selon lui, il y avait sûrement un lieu fabuleux à voir et que la jungle était l'épreuve à passer pour pouvoir y accéder. Il imaginait maintenant un lac avec des cascades entouré de montagnes, un arc-en-ciel dans le paysage, des sources d'eau chaude et des fleurs agréables à regarder, le tout, accompagné d'animaux amicaux. Seulement, il n'y avait qu'un petit pic entouré d'une immense étendue vertes qui prônait à l'horizon. Le ciel était brumeux. La lune ne pointait pas le bout de son nez.

Joseph se dirigea vers le groupe en remettant son manteau. Trysha était non loin vu qu'elle venait de planter sa dague entre les yeux du monstre. Comme la bête était grosse, une patte suffisait pour nourrir le trio. Natan était déjà en train de découper un bout avec son sabre. Joseph prit alors la parole.

▬ Vous avez vu comment je me suis débrouillé pour rester sur son dos alors qu'elle bougeait dans tous les sens? Je me suis bien amusé!

▬ On a vu ça...

Le "Saltimbanque" tourna la tête vers la jeune femme, elle allait répondre, mais il répliqua juste avant.

▬ On n'aurait pas pu achever cette bête sans les talents de Trysha. On a fait un bon travail d'équipe. Alors, miss. Comment fais-tu pour être agile avec cette arc? Tu es incroyable.

Il était temps de faire connaissance.

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« Et toi, comment fais-tu pour ne pas te faire tuer pendant que tu fais l’idiot alors que tu chevauches une bête qui fait 3 fois ta taille ? Et si je t’impressionne à l’arc c’est que j’ai commencé à l’âge de 4 ans puis je me suis fait cet arc à mes 12 ans. Et tout ce que j’ai appris, c’étais indispensable pour ma survie et maintenant ça sera aussi indispensable pour la votre.
- Mais tu viens d’où pour avoir appris la survie comme ça ?
- L’archipel des Boyn !
- Je ne connais pas, tu peux détailler ?
- En résumé, l’archipel des Boyn veut ta mort, c’est une plante carnivore géante sauf que t’habites dessus… Enfin habiter, disons plutôt survivre. Ce qu’on vient de tuer, c’est une petite créature sur Boyn, et avec un peu de sauge et de romarin ca sera excellent. D’ailleurs, la viande va être bientôt prête, il me reste juste à l’assaisonner. »

Je sors donc quelques herbes de mon sac et saupoudre la viande :
« Car en plus tu es cuisinière ?
- Evidemment, fallait bien que je me nourrisse sur boyn. Je sais faire de très bons plats avec presque rien. Mais je parle, je parle et je sais toujours rien de vous. Vous venez d’où ? Comment vous vous êtes retrouvés ici ?
- Nous, on vient de Las Camp. Une ville où règne des bandes organisées qu'on appelle la mafia. Et comme on a vécu dehors, tu peux êtres sûre que la vie là-bas n'était pas facile. Mais on trouvait toujours le temps de s'amuser, car il n'y avait que ça qui comptait. Faire ce qu'on voulait. C'est pour ça que je suis devenu pirate. Pour être libre. J'ai appris à lancer les couteaux, parce que mon père a remarqué que j'étais talentueux pour lancer n'importe quoi. J'ai formé un équipage avec Natan et mes amis. On a quitté Las Camp pour vivre l'aventure, comme maintenant. Malheureusement, ça n'a pas duré. On a eu une succession de mésaventures. Le dernier a coûté la vie de mon équipage et celui de ma petite amie... Je ne sais même pas qui est encore en vie... On a tous disparu et fait naufrage pendant l’affrontement. On était tombé sur des puissants pirates. Les Titans des Mers! C'est à cause d'eux que Natan et moi nous sommes retrouvés ici, échoués sur cette île.
- T’es comme moi en fait Jo’, t’a tout perdu et t’a plus rien à perdre, sauf que toi, il te reste Natan. Bon c’est prêt, bon appétit messieurs. »

Je me sers un bon morceau de viande, Jo’ et Natan aussi et nous mordons dedans tels des affamés. Une fois terminé, je demande : « Alors messieurs, c’était comment ?
- Excellent !
- Délicieux !
- Tant mieux si ça vous a plu. »

Je me lève et préviens mes compagnons : « Bon j’ai vu une rivière toute a l’heure, elle est proche, elle est calme et ya pas de poissons dangereux dedans, je vais en profiter pour me laver un coup. A plus tard messieurs. »

Maintenant, Joseph comprenait d'où lui venait cette prouesse en chasse et en cuisine. Si jamais il n'arrivait pas à retrouver les membres qui faisaient partie des Pirates du Cirques, Joseph songeait à recruter du monde. Au du moins, il allait lui falloir des personnes qui sachent se battre comme Trysha. Et comme elle était maître coq, ça ne pouvait qu'être un bon début. Un chef cuistot était indispensable sur un navire si l'équipage voulait survivre, surtout sur Grand Line. Encore fallait-il avoir un navire...

Le "Saltimbanque" laissa la jeune femme prendre son bain. Il se tourna après l'avoir observé un court instant. Vrai que ces oreilles étaient étranges, mais il s'en fichait. Il prit une branche de bois et commença à tailler des pics. Plein de pic. Il avait besoin de munitions et préférait garder ses lames pour d'autres occasions. Les jambes en avant sur la place laissée par Trysha, Joseph s'était confortablement installé. Tout en lacérant le bois, il entama la conversation avec Natan qui s'occupait à ranger le camp autour de feu.

▬ Natan?

▬ Ouais?

▬ Tu te souviens qu'on disait ce qu'on penser d'elle?

▬ Oui, je me souviens. Est-ce que tu penses à ce que je pense?

▬ Ah, toi aussi tu penses que ta panse n'est pas rassasiée? C'était vraiment délicieux!

▬ Ah, ah, ah. Très drôle. Non, sérieusement. Tu veux la recruter?

▬ Yep, très juste. Tu lis dans mes pensées. Qu'est-ce que tu penses si je lui offre ces pensées près de l'arbre, là? Tu crois qu'elle aime les fleurs malgré son passé sur Boyn?

Natan ne répondit pas. Il voyait bien que son capitaine était blagueur ce soir. Il se contenta de sourire bêtement. Finalement, il sortir quand même ce qu'il pensait de tout ça.

▬ Elle semble ne pas trop connaître le monde, chose que nous voulons découvrir. Qui sait, peut-être qu'elle souhaite voir le monde également? Une chose est sûre, elle ne sait pas ce qu'est un pirate. Il va falloir que tu lui en parle à mon avis. Mais je pense que tu as tes chances de la recruter. Tu sais y faire avec les femmes.

L'ex-capitaine des Pirates du Criques souriait jusqu'aux oreilles. Il était joyeux. De toute manière, même si son second n'était pas d'accord et que Trysha n'était pas d'accord, il ferait tout pour que la jeune femme accepte son offre. Il fallait dire que ça manquait de fille dans l'équipage depuis l'affrontement contre les Titans des Mers...

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» La jungle autour des Loups... [Suite et PV Sea Wolves]
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[Présent] - Arc Alambra - Part. 01 - Bienvenue dans la Jungle.

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