Nom : Inseguiente
Prénom : Simeon
Âge : 25 ans
Lieu de naissance : Apocryph Island (South Blue)
Race : Humain
Faction / Grade : Pirate
Métier/Rôle sur un navire :Cuisto (probablement capitaine plus tard)
But : Découvrir l'être éveillé, "chose" la plus proche du Chat Cosmique, le demi-dieu se trouvant au bout du Nouveau Monde.
Surnom : Je vous laisse faire mes je pensais à deux theme, soit le côté religieux : Daishikyō/ Archeveque)/ High Priest/ … soit plus floral : Fleur fanée/ Wilter Flower/ Aconite/... J'aime bien archevêque perso °°
Mer de départ : Grand Line
Capacité : Le Son Doku no mi ou le fruit du poison sayen. Le doku doku no mi.
Equipement : Plusieurs couteaux pour couper du bestiaux, les sacrifices,... ce ne sont pas des meito mais c'est des outils d'assez bonne qualité voir qui peuvent rivaliser avec des lames non meito.
Description Physique & Psychologique :Réveilles toi enfant.
Aujourd’hui est un grand jour. Un jour à retenir dans la litanie des temps. Je vois que tu as peur. Ne le sois pas. Aujourd’hui est un grand jour. Voit comme le soleil brille dans le ciel. Voit comme mon affreuse carcasse projette une longue ombre par-dessus la table et ton corps allongé. Il n'y a pas plus beau jour pour rejoindre l'Essence. Les mille yeux étoilés de Shéhérazade t'attendent dans la fourrure du Chat Cosmique. De son pelage noir tu vas bientôt faire partie et cette nuit, alors que la dernière goutte de ton corps quittera ton corps, ton âme rejoindra l'Essence. N'est-ce pas magnifique? N'est-ce pas une perspective de jouissance annoncée? Aujourd’hui est un grand jour.
Mais ne t'inquiète pas enfant, tu pourras en profiter pleinement. La cérémonie est longue pour que tout ton être rejoigne les cieux. Ainsi tu seras le meilleur sacrifice pour notre Divin Félin. Non, ne te débats pas. Ce n'est pas la peine. Ses liens qui te maintiennent sont aussi serrés que possible. Tu peux me croire rachitique, recroquevillé et sans force mais ce serait te tromper. Un serviteur de notre Dieu à tous se doit de pouvoir parfaire la cérémonie pendant des heures durant. Il se doit d'avoir un corps en pleine forme. Ne te base pas sur ce que le destin m'a donné comme réceptacle pour juger ma valeur enfant. Tu discernes ma bosse dans mon dos. Il est vrai que j'étais mal partie. Pourtant le Chat Cosmique m'a recueilli. Il m'a guidé. Moi et mon corps que tant ont rejetés. Toi aussi il t’accueillera. Je t'envie tu sais.
J'ai longtemps haï mon apparence. Ma forme. Mes cheveux noirs et gras. Ce nez proéminent et mes yeux globuleux. Je n'aime pas ce terme... « globuleux ». À dire vrai, si je l'utilise ce n'est que pour me rappeler de la description qu'on a faite de moi. La description que, je suis sûr, tu comprends sans même connaître le sens de ce mot. C'est un coup de fouet qui cingle mon corps à chaque fois que le mot franchit mes lèvres. Une nouvelle blessure qui m'apporte cependant un réconfort étrange. Haaa, mon cou se coince. L'entends-tu craquer? Mes muscles sont noués. Tout mon être réagit à mes propos. Au message que je te passe, enfant. Comprends-tu? Tu n'es pas le seul à souffrir aujourd’hui. Tu ne seras pas le seul cette nuit. Seulement dans cette grande communion, tu rejoindras l'essence. Il ne suffit pas de mourir et perdre contrôle de son corps. C’est un nirvana. Une élévation que seuls les élus peuvent connaître.
Alors bien sûr, il y a la masse. Quand on ne peut avoir de parfait candidat comme toi, il faut bien calmer la faim du Dieu Félin. Quitte à ne pas avoir un bon repas, au moins y a-t-il le nombre. Cela m'a valu des soucis enfant. Tant de soucis... pourquoi les gens ne comprennent pas? Tout ce qu'ils voient c'est cette bosse, ce corps trapus, mal formé. Ses yeux regardant de deux côtés différents et ses mains bien trop grandes pour un être normal. Mais on peut difficilement me qualifier de normal, ne crois-tu pas? J'en suis venu à accepter de ne pas être dans cette norme. Cette norme du monde n'est pas la bonne. Toi et ton esprit naïf, encore pure de la putréfaction de l'existence humaine le sait. Je t'ai vu jouer avec tes amis. Je t’ai vu refaire l'univers par ta simple pensée. Voilà la puissance du Chat Cosmique. Il baigne dans l'Essence et en cela, il manipule tout ce qui existe et existeras.
Bien sûrs, on pourrait s’énerver, on pourrait le haïr ou le conspuer. Cela serait vain. As-tu cracher sur le soleil car il te faisait trop transpirer? Le seul résultat est que ta salive revient sur ton visage. Tu te retrouves encore plus sale qu'avant. Non. Face à des êtes supérieurs, hors de notre portée, on ne peut que s'agenouiller et les servir. C'est ce que je fais aujourd’hui enfant. Ton sacrifice aidera le Divin Félin à s'assoupir, rassasié. Alors, peut-être que demain sera un jour clément. S'il ne l'est pas, je sais que la Grande Nuit Shéhérazade me reposera et me donnera la force d'affronter les épreuves de cette journée. Tu seras bien, logé en son sein. Tu n'auras plus aucun souci à te faire. Tu ne seras plus qu'essence dans l'Essence. Âme brillante parmi les étoiles. Parfois je souhaiterais les rejoindre mais je sais que le Chat Cosmique me rejettera d'un coup de patte acéré. Il n'accepte pas les lâches. Il récompense l'esprit, la force. Il récompense le sacrifice mais pas le suicide. C'est une fine route à suivre. Je ne peux même pas accepter de mourir au combat car cette défaite acceptée, cette mise à mort revient à abandonner la vie. Je serais de nouveau rejeté enfant.
Mais ne t'en fais pas. Un jour je te rejoindrais. Tu me verras arrivé dans ma grande robe d'archevêque. Sa teinte bleue se mélangeant avec la couleur de Shéhérazade, mes lames cousues sur le tissu ressortant comme les étoiles au milieu de la Grande Nuit. Si tu es chanceux, tu seras peut-être là lorsque je rendrais mon Livre Sacré. Tous mes actes, tous les sacrifices effectués y seront inscrits. Ton nom aussi, dès la dernière goutte de sang échappé de ta chair. J'espère être resplendissant dans ma fleur fanée. Ses teintes violettes sur le bleu de la nuit. Oui, celui que tu vois maintenant mais ce tissu n'atteindra son apogée que lorsqu'il m'accompagnera dans l'Essence. Imprégné de ma vie et de tous ceux qui auront été sacrifié, il vibrera d'âmes d'humaines. C'est l'essence de notre monde qui montera rejoindre celle logeant dans les cieux.
Que faire? Tant de personnes semblent nous haïr. nous sommes une religion persécutée, enfant. On doit les pardonner car ils ne connaissent pas la Vérité. C'est si dur pourtant... si durs... Mais on s'y fait. De plus, Shéhérazade est là pour nous accorder le répit de la nuit. On avance, parfois un jour après l'autre tout simplement. C'est aussi ça le souci d'être hors la loi. Il est difficile de trouver le pain et le couvert. Bien vite nos pauvres couvent sont brûlés. Nous sommes chassés à coups de fourches et de pics quand ce n'est pas exterminé au canon. C'est ironique n'est-ce pas? Nous sommes chassés comme des rats alors que nous vénérons le Divin Félin. Ils ne comprennent pas. On tente de leur expliquer mais ils nous voient comme des monstres.
Parfois l'envie me prend d'être un monstre, enfant. Quitte à être insulté, châtié. Quitte à être persécuté, autant que cela soit pour quelque chose n'est-ce pas? C'est comme ça que j'ai pris goût à la chair humaine. Ho ne t'inquiète pas, je ne te mangerais qu'après la cérémonie. En attendant la dernière goutte de sang, tu es la propriété du Chat Cosmique. J'ai toujours été intéressée par la cuisine tu sais... il y a une magie qui s'y imprègne, un bal des sens avec la méthode de la science. Un carrefour des arts si tu préfères. Rien n'est plus proche de l'Essence sur terre à mon goût.
Mais comment être un monstre, enfant? Sérieusement, ne penses-tu pas qu'il y a pire dans ce monde qu'une simple religion tentant de sauver le monde? Ces gens attirés sexuellement par les jeunes de ton âge par exemple. N'est-ce pas plus révoltant? Certains pensent que je te prive de ton futur, que j'effectue un acte horrible. C’est une question de point de vue. Comment peut-on vivre après que quelqu'un se soit forcé en soi? C'est une question à poser. Il existe aussi des monstres déguisés en agneau. Tu connais le dicton à propos des loups. Face à un gouvernement qui peut décider d’éliminer une personne voit un couvent entier comme les nôtres, que faire? Lorsqu'une institution composée de quelques hommes décide qu'ils sont plus importants que les autres, comment réagir? Me penses-tu plus monstrueux qu'un maire ne privant ses villageois de nourriture à coup de taxe?
Tsss... voilà que je m’énerve. Tant d'injustice dans ce monde. À se demander pourquoi le Divin Félin fait tout cela. Il a ses raisons. C'est aussi pour ça que j'essaye de défendre les pauvres et les orphelins. Oh bien sûrs, je ne parle pas des tiens. Après tout, les jeunes humains sont bien meilleurs pour le sacrifice au Chat Cosmique que tout autre être vivant. Non, je parle des avatars de notre Dieu à tous sur terre comme sur mer. La seconde option est bien plus dure cependant. Qui a essayé de recueillir un chat géant de dix-huit mètres de long? Sans compter la tendance qu'il a à vouloir nous dévorer. Parfois je me dis qu'en l'honneur de notre Dieu, je devrais me laisser manger mais dans ce cas, qui continuerait à répandre sa parole?
Non, enfant. S'il faut toujours chercher à s’améliorer, à viser plus haut, il faut aussi savoir connaître ses limites et ses moyens. Alors je les défends. Alors je les recueille. Alors je leur donne un foyer. Tous ces félins de par le monde. Les blancs, les noires, les gris, les jaunes et les bleus. Peu m'importe, je les accepte tous comme le Divin Félin m'a accepté. C'est du travail sur mon navire, certains ne le supporte pas mais c'est mon devoir. Peut-être pas mon devoir d’archevêque mais mon devoir morale, humain.
Ho, tu trembles, enfant. Shhhhh... du calme, tout va bien, tout va bien. Tant d'autres sont passés avant toi. Certains se débattent mais c'est inutile. Il faut embrasser la douleur. C'est une épreuve qui elle aussi te rapproche de l'Essence. Certains de mes rares collègues estiment que c'est là l'extase la plus proche de l'Essence. Je ne suis pas d'accord, tu t'en doutes. Je n'ai malheureusement pas eu la chance de beaucoup débattre sur le sujet. Comme je disais, nous sommes assez persécutés. Certains nous traites même de sorcières. Oh étrange. Je ne crois pas être une femme. Je ne crois pas avoir verrue ni chevaucher un balai. Je conçois leurs peurs venir de la même source irrationnelle. Peut-être que voire les nôtres crier dans les flammes les rassurent. Ils ne savent pas qu'ils se dament eux-mêmes à une existence dans le néant, sans jamais connaître la chaleur de l'Essence.
Nul doute qu'ils soient bien heureux de me voir brûler. Je commence à avoir une certaine renommée enfant. En es-tu honorée? Je crois que tu peux l'être. De par mon nom et mon rang, je suis le plus haut officiel de ma Foi. Il n'y a pas plus fervent défenseur du Chat Cosmique que moi. Archevêque, tel est mon grade. Je l'ai certes obtenu par des moyens détournés mais le fait est qu’aujourd’hui, il m'appartient. La charge est lourde mais je saurais porté la robe qui m'est dédiée. Dans ce duel de pourpre et de bleu j'existe, je me transcende. Dans ce mélange, je représente le Divin Félin sur terre comme sur mer. L'homme qui arpente ces deux éléments quant à lui....
Quant à lui... sais-tu ce que c'est qu'un pirate? Je n'y prêtais aucune attention auparavant. Juste des noms passant dans les journaux. Des hors-la-loi, des brigands tout au mieux. Personne ne s’intéresse à la vermine. Shiiiiiiiiiiiiiishishishi. M'entends-tu rire? Dire que je suis devenu l'une de ces vermines alalala... je suis tombé bien bas. La réalité est que ce n'est pas si étonnant. Sais-tu pourquoi je suis devenu pirate, ? À vrai dire, ceci n'est pas mon choix. J'y aie été poussé. Certains m'ont chassé, tu le sais. D'autres m'ont apposé cette étiquette au nom de lois idiotes. Qu'est-ce que l’interdiction de tuer lorsqu'on parle de sacrifice? Tu es bien placé pour le savoir, il y a une grande différence. Je ne suis pas un assoiffé de sang. Je ne prends aucun plaisir à t’ôter la vie. Je te permets de rejoindre l'Essence. Je te libère. Là est toute la différence. Il y a une cérémonie à respecter. C'est un acte de grande foi que ces... singes rapprochent du simple massacre. Eux qui sont si prompts à nous écorcher vivant pour une idée factice de vengeance.
Ton front est recouvert de sueur enfant. On approche des deux litres de sang ayant quitté ton corps. Je sais que les nombreuses coupures te font mal mais n'ai pas peur. Je suis là. Je vois tes yeux affolés qui ne peuvent quitter mon visage. C'est aussi ça la force des pirates. Dans mes voyages incessants, poursuivi par la loi et les villageois, j'ai rencontré pour la première fois des gens comme moi. Au début, je n'en avais cure. Des gens violents le plus souvent. Nous ne venons pas des mêmes sphères. Petit à petit cependant... mes intérêts collaient souvent avec les leurs. Après tout, nous étions tous poursuivit. Cela voulait aussi dire que si l'un de nous pouvait vendre l'autre pour fuir, il n’hésiterait pas.
Ce sont eux cependant qui ont porté à mon attention les merveilles de ce monde. Jusque-là, mon nouveau quotidien était simplement de satisfaire le Félin Divin, t’échapper à mes poursuivants voulant me voir fondre sur la place publique. Sur LES places publiques. Comme tu peux le comprendre, j'ai été chassé de beaucoup d'île. Je me rappelle même d'une foi où ils sont venu avec leurs torches jusque dans la crique me servant de protection. C'était à l'autre bout de leur cité, j'avais passé la plupart de mon temps à effectuer des sacrifices d’animaux, ne pouvant trouver d'être pur comme toi. Pourtant... pourtant ils sont venu. C'est dans ces moments-là que mes errances avec des pirates m'ont été utiles. Je n'ai jamais pu rester longtemps auprès d'un équipage. Je n'en avais nulle envie d'une part, je voyais bien que je révulsais profondément même ces démons rejetés des enfers d'autres parts. Shiiiiiiiiiiiiiiiiiishishishishi. Tu t''en rends compte? Les villageois préféraient un amas de forban prêt à voler, piller, violer et tuer tous les leurs que me laisser errer quelques semaines sur le bout de terre.
Réveilles-toi enfant. Ho non, ne t'endors pas. Je sais que la perte de sang te fatigue et bientôt, tu pourras te reposer mais pas maintenant. Pas tout de suite. Je n'ai pas encore fini. À force de côtoyer ses chiens sans foi, ni loi, j'ai partagé quelques moments de joie. Des instants passé près du feu à échanger des bouteilles de rhum. Bien sûrs, tout ceci se passe avant qu'ils n'apprennent mon goût pour la chair humaine ou que mes sacrifices soient trop courants pour eux de supporter. Petite nature. Ce que je veux dire, enfant, c'est que lors de ses moments de partage, lorsque j'avais l'impression d'être de retour dans mon couvent durant mes jeunes années, ils m'ont parlé des rumeurs. Des mythes. Des légendes.
Ô comme c'était beau! Ô comme ça donnait envie! Tu m'imagines, moi, prêtre poursuivit, apprenant que des êtres pouvaient se transformer en panda géant, créer du feu ou de la cire? Bien sûrs que tu peux imaginer, ton esprit est sans limite. C'est pour ça que je préfère vous sacrifier. Vous êtes magnifiques dans votre pureté. Non, ne cherche pas à esquiver ma caresse. C'est une reconnaissance de ta beauté. De vos beautés. Et si... et si... si tout ici a été créé par la volonté du Chat Cosmique, qui sommes- nous pour la refuser? C'est autant de merveille à dévorer des yeux. À expérimenter et la plus merveilleuse de toutes est censé se trouver au bout du Nouveau Monde.
C'est mon rêve, mes yeux briller à cette idée et mes larmes coulent par tant d'espoir. Quel objet, quel être si pieux peut se trouver là-bas? Après tant d'effort pour y arriver, tant d’épreuves et tant de batailles, il ne peut qu'y avoir la chose la plus proche du Chat Cosmique et de l'Essence. Le passage à un état supérieur, la porte à une éternité de bonheur et de connaissance. Comprends-tu maintenant? Il n'y a pas d'abomination. Il n'y a que l’œuvre du Divin Félin, je suis son héros et mon corps est son église.
Comment vas-tu enfant? Ho. Tu as perdu connaissance. Ne tu'inquiètes pas, ce sera bientôt fini.
Histoire :Chapitre 1 : Huile de BénédictionComment devient-on un apprenti du Chat Cosmique? Difficile à dire. Simeon ne s'en souvient pas en tout cas. Il lui semble avoir ouvert les yeux un jour et être attablé aux côtés de ses frères, inscrivant les écritures divines sur des dizaines de parchemin similaire. Il devait avoir six ans. Toute sa jeunesse a été régulé par les enseignements du Divin Félin et les paroles des Pères, le tout chapeauté par l’archevêque. Avait-il volé des gamins pour créer la nouvelle génération de Pères? Les avaient-ils achetés dans un marché aux esclaves? Les avaient-on abandonné sur le pas de la porte, rebut de la société que leurs propres mères ne voulaient pas assumer?
Siméon ne le sut jamais. Rapidement ses questions avaient été renvoyé dans les bas-fonds de son esprit. Dans l'ordre, l'origine ne compte pas. C'est une pluie tombant et mouillant le pelage de chaque créature sous la nuit étoilée. Tu peux t'en protéger mais il ne sert à rien de s’énerver ou de vouloir la changer. Il pleut. Tu es là. Voilà tout. Tous les jours se ressemblaient. Prière, atelier d’écriture. Récitation. Il y avait même quelques cours de poterie et autre botanique. Tout ce qu'il fallait pour vivre en harmonie avec le Divin Félin et en autarcie du monde. De fait, s'il fallait répandre la bonne parole, parfois, souvent, le monde ne souhaite pas l'entendre. C'est ainsi que les Félinistes, les adeptes de la religion du Chat Cosmique ont été chassé pendant des siècles.
Apocryph Island était cependant un heureux refuge dans la traversée esseulée de ces grands croyants. Une île pauvre. Très pauvre. Si pauvre en fait que même les hors-la-loi les plus affamés ne venaient y poser le pied. Ses habitants furent donc bien surprit quand dix ans avant l'incorporation de Siméon. Quelqu'un aurait pu se demander pourquoi les locaux n'avaient pas fui cet enfer sur terre. Cela aurait demandé connaissance navale et une bonne part de chance qu'aucun ne semblait posséder. Aussi lorsque la petite communauté de quatre personnes, un archevêque, deux pères et un apprenti vinrent s'installer, amenant leur maigre ressource, ils furent pris pour des rois. Le futur pirate avait toujours soupçonné qu'on l'avait donné au couvent en échange de quelques biens au vu de la tristesse du quotidien des habitants. Non pas que cela change quelque chose à son quotidien à lui.
Persuadé de la vérité des propos énoncée par les Pères, comment aurait-il pu le refuser, il ne connaissait rien de mieux, le jeune homme grandit dans un environnement stable. On pourrait presque dire heureux. De fait, il y repense souvent avec une douce nostalgie. Ce qu'il ne savait pas... et ne savait toujours pas c'est que la divine écriture contenant les détails de leur religion provenaient d'une langue depuis longtemps disparue. Fait de nombreux traits, presque géométrique, elle était présente un peu partout dans le monde, caché des yeux du public. Inscrite sur les plus solides matériaux, on connaissait ces derniers sous le nom de Ponéglyphe. Les rares au courant du lien manuscrit entre la religion du Chat Cosmique et du légendaire siècle disparu n'ont été que trop heureux d'apprendre que les Félinistes effectuaient des sacrifices humains pour plaire leur Dieu. Sous le motif d’éradiquer une secte monstrueuse, ils ont pu lancer des traques se concluant en exterminations, aussi bien des personnes que des objets. D'une pierre, deux coups en somme.
Chapitre 2 : Engrenage de PétaleSur Apocryph Island, les temps heureux étaient depuis longtemps disparu. Âgé de seize ans, Simon fut témoin de l'hostilité grandissante des villageois. Au début, le petit couvent était presque traité en héros. Preuve en est, les quelques disciples envoyées par les habitants pour apprendre cette merveilleuse religion du Chat Cosmique. Cependant, l'avancement technologique et presque culturel des religieux amena le village à fleurir. De plus en plus de navire firent escale sur l'île. Bien sûrs, on était encore très loin de l'attrait moyen sur South Blue mais comparé au passé, c'était déjà un grand changement. Avec des chalands aussi nombreux, les Pères ne tardèrent pas à vouloir servir correctement l'être les gouvernants tous. D'abord en sacrifiant les dingues et les paumés, ceux que l'ont ne remarqueraient ou tout du moins, ne manquerait pas.
Bien vite malheureusement, ce en fut pas assez. Quel être surpuissant se contenterait de si pauvres offrandes après tout? Alors les rapts d'enfants commencèrent. De quoi faire grincer des dents. Bien sûr, personne ne pouvait être capable d'apporter des preuves que les religieux étaient à l'origine de tout ça. De plus, les enfants vivant là-bas étaient bel et bien...vivants. La petite secte étant assez recluse dissimulait assez efficacement ses actes pour continuer à œuvrer sans qu'on vienne les déranger. Le village était de toute façon encore loin de pouvoir rassembler fourche et bélier pour venir chercher les preuves directement là où elle se trouvait. Alors on grinçait des dents. Alors on attendait une preuve qui ne venait jamais. Jour après jour toutefois, les convictions se renforçaient. Lors de ses venus dans le village, Siméon put voir de ses propres yeux l’évolution de la défiance de la société contre eux. Contre lui.
Certaines personnes tentèrent bien de le questionner mais, éduquer par les Pères depuis sa jeune enfance, il était aussi fanatique qu'eux. Il savait que leurs actes devaient rester secret pour pouvoir continuer. Qui contenterait le Chat Cosmique si tout les Félinistes étaient brûlé sur la Gran'Place? Les plus jeunes des disciples. Les seuls qui auraient pu révéler certaines choses étaient bien gardé au couvent, interdit de sortir et surveiller à chaque instant. Seuls les apprentis le plus âgé, Siméon et deux de ses frères, étaient autorisés à arpenter ce petit monde qu'était Apocryph Island. Ils devenaient le symbole de la secte. Les seuls réellement à portée de main. Le corps difforme de Siméon était loin de lui rendre service qui plus est.
D'abord ce fut quelques remarques. Des railleries dans son dos alors qu'il remontait les rues. Lorsqu'il se retournait, personne ne semblait ne faire attention à lui. Des insultes murmurées dans le vent, des rumeurs provenant des ombres. Cette agressivité même légère du monde extérieur ne fit que renforcer le confort qu'il ressentait au couvent. Ici, il était accepté dans toute son entièreté. Sa bosse n'existait plus. Ses mains trop grosses étaient tout à fait normales. Dehors... dehors... il était comme un géant. Incapable de se mélanger à la populace. Lui qui était pourtant né dans ses rues sales, ces mêmes rues le rejetaient. Il était une saleté que le plus boueux des ruisseaux s’évertuaient à contourner.
Pourtant... malgré les regards accusateurs, personne ne bougeait. Personne n'osait lever la main, ne serait-ce que sur le bossu qu'il était. Le village avait encore trop besoin du couvent. Médecine, agriculture, ingénierie, ... le maire d'Apocryph Island savait que même s'ils avaient l'argent pour engager des sortes de mercenaires, son île reviendrait bien vite à son état initial. Caillou évité par même les chiens les plus faméliques.
Aussi lorsqu'un émissaire de la marine s’amarra en catastrophe au petit dock, il sauta sur l'occasion.
Chapitre 3 : Chute Hivernale Le jour où l’émissaire mit le pied sur l'île, Siméon venait de fêter ses vingt-deux ans. L'hostilité des villageois, si elle ne s'était pas encore transformé en agressivité physique était sur le point d'exploser. Tout le monde le savait. Cela créait même des tensions au couvent du Chat Cosmique. Une crainte grandissante, après tout, ce n'était pas la première fois que cela arrivait, les livres d'histoire de la secte étaient remplis d’expérience similaire. Ils apportaient la bonté et la connaissance pour un prix désirable, un sacrifice nécessaire pour sauver la race humaine et pourtant celle-ci se retournait contre eux. Les légumes poussaient moins bien, des poteries étaient brisées, ... le stress faisait augmenter le taux d'erreur tel un nuage noir annonçant la fin du beau temps.
Le futur pirate avait été nommer Père. Sa connaissance de la théologie lui permettait de l'enseigner aux disciples. S'il n'était pas la parole de Dieu, c'était le rôle de l’archevêque, il était l'un de ses doigts. Il pouvait ainsi former les jeunes esprits telle la glaise qui leur servaient à créer leurs poteries. Fervent croyant, il s'était vite démarqué de ses collègues. Son physique pour une fois l'avait aidé. Le dirigeant de leur culte avait conscience que seul dans l’environnement protégé du couvent, l'Inseguiente pouvait s'épanouir. Les sorties qui lui avaient été accordés, même si nombreuse et montrant la confiance qu'on lui prêtait, n'étaient pas une récompense. Face au conflit larvé dans les rues d'Apocryph, le couvent et par cette voie, la Foi en devenait une terre sainte. Le sanctuaire où le bossu reviendrait toujours, prêt à complaire. Quelqu'un d'aussi obéissant était alors parfait dans le rôle de père. Pas assez ambitieux pour vouloir atteindre les plus hauts rangs de la religion mais assez fanatique pour effectuer tout ce qu'on lui ordonnait sans poser de questions.
Siméon se savait redevable aux autres pères et à l’archevêque. Par conséquent, il n'oserait jamais tenter d'atteindre quelque chose qui ne lui était pas donné. Jamais sa main ne dépasserait la limite qu'on avait dessinée pour lui. Ou tout du moins c'est ainsi que son supérieur pensait. Pendant un temps, toutes les années l'amenant à son statut de Père en fait, l'Inseguiente pensa d'ailleurs ainsi. Ce fut les piliers sur lesquelles la théorie de l’archevêque fut conçue. Seulement, au fur et à mesure que le jeune homme éduquait les trois jeunes disciples du couvent, les lois et enseignements du Divin Félin, les doutes s'instillèrent dans son esprit. Il avait beau répéter ce qu'on lui avait appris pendant si longtemps, les écritures prenaient une forme différente dans son esprit. Les conclusions changeaient.
Un jour d'hiver, le ciel fut recouvert de nuage. Un toit blanc qui semblait bloquer la lumière, créant une étrange atmosphère grisâtre tandis que chaque souffle humain se transformait en buée argentée dans l'air ambiant. Le froid, déjà présent depuis plusieurs jours n'allait pas tarder à se transformer en neige. Le potager du couvent était depuis longtemps rachitique et il faudrait attendre encore de longs mois avant qu'il ne laisse ses trésors éclore à nouveau. L’émissaire de la marine, une fois sauvé et rassasié avait diligemment noté les complaintes du village. Une fois, il vint jusqu'au couvent pour tenter de confronter les rumeurs. Autant dire qu'il ne mit jamais les pieds à l’intérieur. Cependant, un des pères accepta volontiers de lui parler de leurs religions, lui montrant même son livre de prières. L’émissaire, qui n'était pas qu'un simple soldat mais un élément politique dans la région, liant le gouvernement et l'armée de la mouette ne reconnut pas tout de suite les sigles du peuple disparu. Ce fut que plusieurs heures plus tard, alors qu'il s’apprêtait à repartir vers G45, sa destination originale que son cerveau mit toutes les pièces du puzzle ensemble.
Lorsqu'il arriva à la base, il ne perdit pas de temps pour appeler des renforts. Plus d'enquête nécessaire, de vérification d’allégories ou de preuve matérielle. Son seul témoignage faisait foi et le couvent comme ses habitants, enlevé de la face du monde. Trois jours après son départ, un navire de la marine accosta dans le milieu de la nuit. Son équipage monta jusqu'au couvent, l'entourant pour mener l'assaut de plusieurs fronts. Ce fut le père de garde qui sonna l'alarme dès qu'il aperçut des intrus dans l'enceinte. Le branle-bas de combat des religieux se fit vite, il s'y était préparé mais malheureusement pas face à une attaque de cette ampleur. Leur livre parlait d'île complètement détruite juste pour avoir protégé des couvents du Chat Cosmique mais c'étaient des centaines d'années auparavant. Depuis, il s’agissait souvent de civil les chassant de leurs terres une fois qu'ils avaient atteint les limites à leur colère. Pas des marines. Pas le gouvernement. Plus de leurs jours.
L'affaire ne dura que quelques minutes. Des coups de fou levèrent tout espoir de repousser les assaillants. Dès la première détonation, ce fut chacun pour sa peau. Siméon prit ainsi les jambes à son cou. Il avait l'impression que des affrontements éclataient derrière chaque porte, chaque rideau en papier de riz. Ne réfléchissant pas où il allait, il finit par se arriver aux cuisines. Affolé, il se réfugia autant que possible sous un établi. Les quelques ustensiles qu'il n'avait eu le temps de mettre autre part, lui coupaient la peau. Des couteaux et même des poêles lui rentrait dans le corps, le meurtrissant. Recroquevillé, il sentait son cœur battre plus à mille à l'heure tandis que son sang s'échappait de son être en quelques flux continus. Ses paupières se fermèrent d'elle-même quand des cris de douleur semblèrent s'échapper de pièce voisine. De toutes ses forces il tenta de se réveiller. De toutes ses forces il tenta de repousser la réalité.
Chapitre 4 : Graines MortifèresLe père se réveilla le lendemain de l'assaut. La surprise et le bonheur d'être encore vivant laissèrent vite place à la désolation. Tout le couvent était sens dessus dessous. Les marines y avaient mis le feu, ne laissant que des ruines carbonisées. Dans le potager près de la cuisine, un cercle noir laissait supposer qu'ils y avaient réuni des choses inflammables pour les faire disparaître une fois pour toutes. Siméon marcha, hébété dans cet enfer sur terre à ses yeux. Il ne put retrouver tous ses camarades. Certains avaient disparu, peut-être étaient-ils encore vivants dans une geôle du gouvernement? Lui, n'en savait rien. Même les disciples avaient été exécuté. Deux sur trois en tout cas, un manquant comme certains de ses aînés à l'appel. Tout ou presque semblait détruit. L'esprit vide, l'Inseguiente arpenta la maison qui l'avait protégé du monde pendant plus de vingt ans. Son corps passa d'une pièce à l'autre, à chaque fois, un morceau de son âme semblant se briser à son tour. S'il n'avait pas beaucoup d'espoir pour commencer, les minutes faisaient baisser ce sentiment à une vitesse affolante. Bientôt, il ne marcha dans le couvent détruit que comme un fantôme. Le geste lent, peu sûrs. La démarche saccadée. Ses yeux sautaient d'un objet à un corps sans jamais vraiment s'y arrêter. Sans y trouver ou espérer un intérêt. Ce n'était plus que le besoin de compléter sa tâche. Il savait tout le monde mort, tout son univers disparu mais quelque chose le poussait à vérifier tout de même.
Finalement, il arriva à la salle de prière. Elle avait été plus abîmé que toutes les autres à part la bibliothèque qui n'était plus qu'un monde noir et en miettes. Siméon s’arrêta un instant, regardant l'autel où ils effectuaient leurs sacrifices, quelques jours auparavant. Les fissures du bloc de granit étaient incrusté de tâches carmin. Quelque chose dans son esprit confirma ce qu'il pensait. C'était face à l'idée des sacrifices que les soldats avaient laissée parler leurs rages, saccageant l’environnement immédiat à défaut de pouvoir détruire l'autel. Le père s'en détourna, s'échappant de son sanctuaire violé durant la nuit. Si son pas reprit une assurance plus habituelle, son esprit restait à des kilomètres du présent. Sans y penser, il s'orienta vers la forêt. La barque ayant amené les quatre religieux des années auparavant y serait toujours amarrée. C'est à travers la forêt, via le chemin inutilisé depuis si longtemps que le futur pirate tomba sur l’archevêque. L'homme chauve, au ventre tendant le tissu de sa robe était adossé à n arbre, soufflant comme un bœuf.
Une lumière s'alluma dans les yeux du blessé alors qu'une mare de sang l'entourait et se faisait recouvrir petit à petit par une jeune neige. Il tenta de dire quelque chose mais seuls des caillots de sang se formèrent à ses lèvres. Lentement, Siméon s'avança. Son esprit refusait de marcher, restant une feuille blanche. Il s'agenouilla pour attraper la main de son supérieur. La recueillant et lui apportant sa chaleur. Son regard passa de ses membres à ceux de l'homme l'ayant recueilli jusqu'au visage de celui-ci. Ce dernier souriait, pleurant même de joie qu'un des siens l'avait retrouvé. Il survivrait à ce jour maudit. Ils pourraient tout recommencer. L’archevêque ferma les yeux de bonheur que pour les ouvrir à nouveau, affolé tandis que la main de l'Inseguiente se plaçait sur son nez et sa bouche. Le blessé tenta bien de se débattre mais l'incompréhension dans ses yeux finit par s'éteindre et ses doigts lâchés la main de son meurtrier.
Le bossu souffla alors une large brume dans l'air froid. Il ferma les yeux à son tour, ayant besoin de quelques secondes pour encaisser son acte. Des milliers de questions se bousculaient dans son esprit. Allaient-ils être banni de l'Essence pour son geste? Devrait-il être puni? Devait-il se punir lui-même pour chasser son impureté de son corps? Cependant son esprit lui répondait tout le temps la même chose, le rassurant. Se rassurant lui-même dans un étrange épisode psychotique. L’archevêque était mourant. Il n'expulserait son dernier souffle que dans quelques heures, le temps que tout son sang s'échappe de son corps. S'il finirait par s'endormir à un certain point, la douleur liée à ses blessures serait une torture jusque là. Siméon lui avait rendu service. Il lui avait rendu service. C'était la piété du religieux. Il n'en devenait qu'un homme d'autant plus bon. Maintenant son supérieur était parmi l'essence, heureux et apaisé.
Ici ne restait qu'une carcasse. Une carcasse avec une robe d'archevêque. Le père la regarda longuement sans rien dire. Le calme s'était de nouveau fait dans son esprit. Un calme porteur de grande espérance, d'ambition et de volonté à servir le Chat Cosmique. Aussi commença-t-il à l'enlever du vieillard. Cinquante ans à servir le Divin Félin, il avait fait son devoir, il était temps qu'il passe le flambeau. Par endroits, le poids du mort était trop lourd pour en retirer le tissu alors le futur pirate en arracha simplement le tissu. Son esprit ne pouvait pas prendre en compte trop de détails. Plus de détails c'étaient plus de sentiments, plus de sensation. C'étaient ses camarades éviscérés, c'était son couvent détruit. Plus de détails, c'était le corps de l'homme qui l'avait recueilli, juste devant lui. Plus de détails c'était plus de prise dans la vie réelle.
Plus de détails, c'était l'abomination qu'il venait de commettre.
Alors le jeune homme arracha les derniers morceaux de la robe et partit avec le haillon ensanglanté. Plusieurs blessures s’étaient rouverte sous les efforts qu'il avait produits, tachant à nouveau ses vêtements de tache carmin. Il n'en avait cure. Pour l'instant, son esprit ne se concentrait que sur une chose, partir et en cela... survivre.