Nom :  Grant
Prénom : Ben

Âge : 22 ans
Lieu de naissance :  Shity Shark Island (West Blue)
Race :  Humain
Faction / Grade : Marine infiltré (grade à votre bon vouloir)
Métier/Rôle sur un navire : Navigateur
But : Decouvrir Eden, l'arbre sacré où poussent tout les fruits démoniaques
Surnom :
Mer de départ : Grand Line

Capacité : Rokushiki (mothafucka)


Description Physique & Psychologique :




Sujet d’expérience numéro 85 : Ben Grant .

Jeune homme d'apparence presque enfantine. De longs cheveux argenté pour une coupe assez désordonnée. On est loin de la coiffure réglementaire. Ses longues mèches gênant sa vision, il m'a été rapporté que le sujet se les coupent régulièrement au couteau pour y remédier. Le noir semble être sa couleur favorite, elle transparaît dans de nombreux vêtements bien qu'il porte diverses dégradés de gris « éclairant » un peu tout ceci.  Il reste un beau jeune homme, pas de toute là-dessus. Le blanc du vêtement de marin assemblé à ses propres tissus et accessoires donne un ensemble particulièrement attrayant. Sa chevelure d'argent n'en brille que plus fort. Un certain succès avec les femmes même si il ne semble pas rechercher la séduction du sexe opposé. Ou même celui des hommes.

Voilà maintenant près de sept ans que le patient vient régulièrement suivre des séances dans ma base. N'étant son docteur que depuis peu, je ne peux que constater l'inefficacité de mes prédécesseurs, une demi-dizaine déjà... je dois pourtant admettre que lors de ma lecture de son dossier, j'étais en accord avec les traitements proposés. J'essaierais de tenter de nouvelles choses mais je doute que ce jeune homme ne recouvre sa santé mentale un jour proche.

Pour être totalement franc, je suis toujours surpris qu'un tel individu fut accepté au sein de la marine. Des entretiens avec ses supérieurs et ses professeurs d'académie m'ont fait découvrir un enfant perturbé, hautement perturbée mais qui, bien manipulé, peut-être un soldat efficace. Idée particulièrement étrange de prime abord. Peut-être est-ce en ceci qu'il peut se montrer utile au combat ? Peut-être que l'ennemi tant à l'ignorer comme on le ferait d'un garnement bruyant..

En tout cas, le jeune homme est malade. Clairement. Si il a de nombreux symptômes, on peut tous en trouver l'origine dans sa schizophrénie. L'apparition des premiers symptômes est inconnue. Il semblerait que le patiente soit entré à l'académie à peu près sain et ais développé sa maladie par la suite. Une note du docteur Strange, son premier psychanalyste émet l’hypothèse d'un trouble de stress post-traumatique suite à l'incident survenue sur la brigade quarante deux mais j'en doute. Il est le seul à avoir développé un tel état mental par la suite. Plusieurs de ses camarades ont abandonné le programme ou voué une  justice plus implacable contre tout hors-la-loi voir une soif de sang encore plus vivace. La plupart toute fois ont finit par se remettre totalement mais monsieur Grant ici présent... a développé sa propre maladie. Cela a dû les changer des bêtes sanguinaires et autres parangon de justice, aucun doute là-dessus. Cependant, je suggère que le mal était déjà présent dans l'enfance du soldat, l'incident n'ayant fait que remonter d'autant plus vites ses soucis mentaux préexistant.

Petit bémol là-dessus. La maladie du jeune homme couplée à son éducation religieuse l'a poussé à certaines tendances extrémistes dans sa façon de penser et de voir le monde. D'après le dossier, il a été élevé par une famille de démoniste, religion mineure de Grand Line. Je dois avouer avoir dû me renseigner sur ce sujet. Une mythologie née sur les fruits du démon et leurs pouvoirs fantastiques d'où le nom. Ils vénèrent un arbre basé à la fin du nouveau monde, baptisé Éden. Ce dernier serait gardé par un serpent et tenu en bonne santé par une créature humanoïde appelée Lilith. D'après des théologiens d'Ox Fort University, l'université de la marine, l'homme aurait été chassé de cette terre sacrée pour une raison qui m'échappe encore. Il aurait goutté à un des fruits démoniaques?

Quoi qu'il en soit, cet homme possédant des pouvoirs, ce qu'on pourrait logiquement penser être venu de l'arbre et de ses fruits magiques se sont vus envoyés sur les mers et c'est là que la malédiction est venu les abattre, les empêchant de nager pour toujours. Tout démoniste cherche depuis à retrouver la terre originelle et si possible à laver les péchés des hommes. Une belle tâche, je dois l'avouer. On m'a également dit qu'ils étaient en guerre larvé voire totalement déclaré dans certains coins du nouveau monde avec les croyants du marinisme. Panthéon assez hasardeux, particulièrement lié à la mer, d'où le nom mais aussi au ciel. Bien sûr, d'un point de vue météorologique, ceci est lié. Il n’empêche que cette... secte a voué une loyauté à l’élément marin sous plusieurs formes, allant des vagues à la tempête en passant par le calme plat. Tout élément les éloignant où les privant de leur divinité tutélaire en devient donc un ennemi à abattre.

De là viennent leurs aversions pour les fruits du démon qui empêchent quiconque les ingère de pouvoir nager par la suite. La rumeur voudrait même que ça soit cette religion obscure qui ait inventé ce terme. Est-ce que la petite communauté de démoniste la utilisé dans une sorte de revendication? Je n'en sais rien et je laisse ce travail à mes confrères de l'université... Pour notre patient, cela se traduit en une volonté d’ingérer un fruit du démon et ainsi redécouvrir le chemin vers Éden. Lui et tous les autres car il croit fermement que ces fruits sont une bénédiction et la clé vers l'absolution. De fait, il tient en grand respect tous ceux qui choisissent de devenir un utilisateur de fruit du démon comme s'ils faisaient partie de sa religion. À l'inverse, tout mariniste devient dès lors l'ennemi à abattre. Les « vrais démons », je le cite, qui empêche le monde de se sauver. Il faut donc purifier ce monde où nous nous trouvons et plus particulièrement la marine de toutes ces abominations. Tout son « défi » consiste dès lors à soi, attaquer ses cibles, soit obéir aux règles de la vie militaire. Outre le fait qu'il est difficile de tuer un haut gradé de par sa puissance, il est tout aussi compliqué d'engager un supérieur si l'on souhaite continuer son œuvre divine et ne pas finir en prison.

Physiquement, il semble en parfait état. Un corps travaillé, quasiment aucun gramme de graisse, visiblement la part de soldat dans son âme fait son boulot et l’entraîne régulièrement. J'estime qu'elle a même été renforcé par son caractère psychotique, la structure et le quotidien d'un militaire lui accordent des repaires sur lesquels il s’appuie pleinement. Il s'y refuge même lors de certaines crises comme un enfant revenant vers les bras de sa mère. Monsieur Ben Grant a la « chance » de collectionner de nombreux symptômes. Le plus évident étant sa paranoïa. Combien de fois je l'ai entendu me révéler qu' « Ils » allaient nous entendre ou nous voir. Le plus étrange était que cette paranoïa même régulièrement présente n'est pas plus appuyée dans son comportement physique. Même dans ses plus grandes phases, il m'a semblé assez calme. Sa seule inquiétude était qu'il doit se cacher. Une fois ceci fait, il se contente de rester accroupi et silencieux puis ça passe.

Non, ce qui m'inquiète le plus se trouve être ses illusions schizophréniques. Monstres, ombre menaçante, chat invisible et sans corps, ... une vraie galerie de cirque du Bizarre. C'est quand il se sent entourée de ces derniers, à séparer des « autres », ces « ils » qui l'espionne qu'il devient le plus agité. Dans ces moments-là, son seul besoin est de fuir vite et loin. Il m'est régulièrement arrivé de devoir le sédater ou le garder emprisonné pour qu'il soit confinée dans notre baraquement le temps de la séance. Heureusement, ces épisodes sont les plus rares bien qu'il tient beaucoup de la pile électrique, peu importe la situation. Non, ce qui transparaît le plus souvent dans sa maladie se trouve être les voix.

Oui... Les voix. Un jour, un collègue s'est moqué de lui en déclarant qu'il fallait à Ben tous les symptômes de sa maladie. « Symptômes, attrapez les tous ! » a-t-il répliqué. Une référence qu'il a essayé de m'expliquer et dont je n'ai pas saisi la teneur ou l'attrait sensationnel. Un truc de souris avec des éclairs. Stupide.

Les voix donc. Le patient semble être particulièrement influençable par celles-ci. Combien lui parle-t-il par jour? Difficile à dire, elles ne semblent pas avoir de personnalité propre. Juste un amas de voix faisant pression sur son esprit, indiquant son comportement. J'estime qu'il ne s'agit là qu'un moyen de se dédouaner de son comportement et de sa maladie. Ce n'est pas de sa faute, ce sont « les voix » qui lui ont dit.

Pourtant, malgré sa maladie, malgré le peu d'espoir de rémission, de vraie rémission, le patient semble capable de fonctionner en société. Est-on plus apte à lui pardonner de par ses soucis mentaux? Est-il capable de poser, jouer un jeu qui suffit à détourner nos doutes de nos esprits? Tout ce que je sais c'est qu'avec l'aide des médicaments prescrits il remplit les objectifs qui lui ont été fixé. Comme je disais en début d'enregistrement, bien utilisé, il peut être un soldat particulièrement utile. Mieux, il a prouvé plusieurs fois être capable de mener ses hommes en mission et réussir ces dernières. J'avoue être légèrement impressionné. Je sais qu'il est malade, je sais qu'il gardera ses séquelles toute sa vie et pourtant... sans un examen minutieux sur plusieurs jours, il aurait pu totalement me berner, intentionnellement ou non. Je crois qu'au final, les instances dirigeantes de la marine en sont particulièrement contentes. Un outil facilement dispensable si besoin. Un outil efficace jusqu'à ce qu'on le sacrifie le moment venue.


Log deux terminé.




Histoire :


Chapitre 1 : Sounds Fishy.

Shitty Shark Island. Probablement pas le meilleur coin pour atterrir dans cet affreux monde. Ho, pas le pire non plus. Juste... pauvre. Peu d’espérance d'atteindre les sommets. Là-bas, même les animaux semblent pris d'une certaine léthargie. Même les requins sont loin de leurs dangereux cousins du reste de la planète, d'où le nom de ce petit coin. Il n'y est jamais arrivé de grand, de notable. La vie y est toutefois assez paisible et certains y vivent heureux de longues années jusqu'à mourir tranquillement dans leurs lits et pour certains... c'est suffisant.

Non, clairement, on est loin d'Ohara, des scientifiques, des langues disparut, symbole de révolution contre les tyrans de toutes sortes. On est loin de Toroa et son indépendance plus rare que l'or. Non. Ici, les gens font du surf sur des requins. Ceci plus que toute autre chose est la raison du nom de ce rocher entouré d'eau. Ainsi, Benny B vu le jour. Un joli garçon aux gros sourcils et avec une touffe de cheveux d'argent. Comme tout garçon, il s'st armé d'un bâton, il a utilisé sa serviette de plage pour se faire une cape de super héros. C'est de cette façon qu'à l'âge de quatre ans, il a côtoyé pour la première fois la justice. Parce qu'il n'y a pas de héros sans méchant.

Étrangement, pour quelqu'un qui deviendra un marine, il n'a jamais eu un goût vraiment particulier pour les gentils. Car il faut différencier « gentil » et « héros ». Là est toute la notion d'antihéros. La seule raison qui a poussé le jeune Grant à toujours vouloir être le power ranger rouge est que le héros est le personnage principal. Justice, bien, mal, ... ne sont que des concepts très abstraits à cet âge-là. Alors tout enfant supporte Akbar, l'amiral homme-poisson et son arme secrète, le « mp piégé ». Il s'agit là d'une enveloppe qui explose quand on l'ouvre. Une arme redoutable pour qui compte faire la guerre, que ça soit sur terre, sous l'eau ou dans les étoiles. Que de folle aventures, chaque semaine dans d'ici comme Hicks », l'hebdomadaire pour enfants et toutes ces bandes dessinées.

Pour autant, il lui était difficile de nommer ce grand général comme son héros favoris. Ho, il l'était, aucun doute là-dessus mais toute sa famille était de fervent croyant. Des démonistes de premières ordres dont le père de Ben, Jack Saut-Hyeure était le prêtre sur l'île. Avec un peu de recul ou de notion extérieur, personne n'aurait nommé Jacky « fervent » mais pour la tranquillité de l'île, voir de ce coin de West Blue, c'était suffisant pour le laisser régner d'une main de maitre. De fait, le religieux était aussi le maire de l'îlot et seuls les nombreuses plaintes d'enfants avait évité d'interdire la venue de l'hebdomadaire par la post'Albatros.

Les démonistes étaient une sous-branche d'une vieille religion, le FGC. Non pas Fennec Golf Club, cet étrange sport où vous devez pousser un fennec avec un club de golf jusqu'à ce qu'il s’énerve et mange tous les participants, le but étant d'être le dernier à être mangé pour gagner la partie mais bien la Foi du Grand Caribou. Cette religion venant de Grand Line vénère l'être du même nom, Caribou, défendeur des forêts et de la royauté mondiale dont le courroux n'a d'égal que les capacités au combat. Toute chose venant de la nature est perçue comme un cadeau que le Grand Caribou fait aux hommes, ceci comprend les fruits du démon qui sont vus comme l'ultime cadeau à l'humanité.  Avec le temps, une partie cette étrange secte, sorte de secte dans la secte partit sur les mers et coupés de leurs dirigeants spirituels, finirent par développer leurs propres visions de leur religion. Trois cents ans plus tard, le démonisme était né.

Pour eux, le but ultime de l'être humain serait de revenir jusqu'à Éden, l'arbre trônant au bout du nouveau Monde et pour réussir, il fallait manger un fruit du démon et ainsi bénéficier d'une parcelle de la vérité sur l'emplacement du végétal originel. Ce qui, quasi obligatoirement écartait un homme-poisson à moins qu'il quitte son monde sous-marin pour aller vivre parmi les hommes. D'où le conflit pour Ben. Comment dire aimer un tel héros qui ne serait pas prêt à tout pour sauver l'Homme et retrouver l'Éden? De plus, la jardinière de l'arbre se trouve être Lilith, une humanoïde d'une race inconnue. Peut-être est-elle une femme-poisson? C'était la théorie la plus soutenue parmi les croyants. On la disait femme-tortue-ninja ce qui mettait le personnage d'Akbar en porte-à-faux pour tous ces enfants humains encore naïfs.


Chapitre 2 :  Touch me if you can.

Les doutes de l'enfant se transformèrent en une intime conviction de récupérer les restes de l'Amiral n'ayant jamais existé et que cela serait à lui d'amener les Hommes à Éden. Sa première idée fut de voyager à dos de requin mais il faillit se noyer dès sa première tentative. Alors, son père fit jouer ses relations qui n'étaient ni nombreuses, ni puissantes pour le faire intégrer dans un centre de formation de la marine. Si, pour Ben, il sembla que le destin l'avait réuni avec son modèle de papier, son paternel n'y vu que la simple logique de le former avant de le laisser partir dans la cruelle nature. Bien sûrs, il faudrait du temps, beaucoup de temps avant de sauver le genre humain, surtout s'il fallait passer de nombreuses années en centre d'apprentissage mais Jack réussit à trouver les mots pour calmer les ardeurs de son fils. Lui seul pouvait voir sur le long terme de par sa grande connaissance des textes sacrés. Enfin, c'était ce qu'il disait.

À 12 ans, le fils Grant fut donc inscrit à UatterPillar sur West Blue. Là-bas, il y apprit les bases de ce qu'être dans l'armée signifiait : récurer les toilettes, faire son lit, la lessive et bien ranger son placard. Lui et une centaine d'autres garçons furent former à coups de taloche et de cris de sergent instructeur ayant raté une carrière plus prestigieuse. De fait, ils se lâchaient sur des gamins qui allaient probablement les dépasser en quelques mois. Ben cependant n'a jamais regretté son temps passé sur la base. Outre la camaraderie qui s'est créé entre tous ces divers chiens crasseux, les gens plus fortunés ayant été formé sur des bases de plus grands renoms, évidemment, il n'a vu toutes les brimades comme autant d'aides à le rendre plus fort pour accéder à son but. Même les grands macaques comme le capitaine Krow et son manque apparent d’intelligence excepté pour trouver de nouvelle façon de mettre des baffes. Ils sont tous devenu des personnes dignes d'un certain respect. Les pierres sur lesquelles, le futur fou allait créer son grand pont jusqu'au bout du nouveau Monde.

Lui et son peloton apprirent à manier le sabre, à endurer le gel comme la braise, casser des nez ou à viser une bouteille des dizaines de mètres plus loin. Chacun développa une affinité particulière avec les trois grands arts de combat de la marine dans les trois ans que dura leurs formations de tronc commun. Le jeune homme aux cheveux gris lui, excella bien plus dans les affrontements de corps-à-corps que dans les deux autres. Pour tous ceux qui n'arrivaient pas à avoir la moyenne dans les cours de combat... on les laissa s'orienter vers l'administration. Il faut des gars pour verser les salaires et signer les chèques. Des gars comme eux. Le programme naval était assez simple en fait. Les trois premières années étaient les mêmes pour tout le monde, permettant ainsi de faire le tri entre les futurs soldats, les gratte-papier et les agents. Ces derniers, contrairement à leurs homologues du gouvernement, même si certains faisaient la navette entre les deux organisations, avaient plus des rôles d’enquêteur et de récolteur d'information. Certains, pour les plus malins, les portes de la division scientifique pouvaient s'ouvrir par la suite.

Après ces trois années communes, commençaient deux ans de spécialisation. Les snipers d'un côté, les secrétaires de l'autre. Les chairs à Canon par ici et les sabreurs par là. Seulement, pour la base d'Uaterpillar, tout ceci a été remis à plat suite à l'assaut de la brigade 42.



Chapitre 3 : Smell like Revolution

Entre la troisième et quatrième années, se déroulent six mois de formation sur le terrain. L’opération « Rising Tide » pour être précis qui consiste à de nombreuses missions dans les eaux autour d'Uatterpillar. Il y a souvent des blessés graves voire quelques morts. C'est un nouveau tri avant les spécialisations, une façon de séparer le grain de l’ivraie. Certaines bases, encore plus drastiques, n’hésitent pas à effectuer dès le début des cinq années ou à diplômer leurs marines au bout des trois premières. C'est le résultat de la demande toujours plus croissante du gouvernement comme des instances navales. Il faut de la chair à canon et, il y a beaucoup de canon. Ben avait quinze ans à cette époque. Lui et ses camarades avaient plusieurs missions à leurs actifs, allant du maintien de l'ordre aux escortes de personnages importants pour ces petites eaux. À chaque fois, plusieurs gradés les accompagnés même si leurs présences se limitaient à boire dans un coin et à jouer aux cartes. Leurs missions à eux, sont juste de protéger les adolescents en cas d'attaque et voir le ratio, un marine pour quarante jeunes, ils sont souvent débordés. Certains font élever la voix pour déclarer ce système barbare mais il est toujours resté présent, ce qui ne les tue pas, les rend plus forts. De plus, c'est encore l'un des centres les plus « humains ».

La troupe du jeune Grant fut donc envoyé dans une mission d'escorte, cette fois-ci, de simple marchandise pour un commerçant de Far West. Ce dernier avait profité des tarifs plus bas pour des marines pas totalement formés et ainsi économisés quelques pièces. Ces trente chariots, remplient à ras bord prit la voie de du côté, à flanc de falaise. Si les premiers soixante kilomètres se firent sans encombre, le taux dû au soleil ralentit la cohorte malgré l'air remplit d'embrun. Fatigué, en sueur, les conversations des jeunes hommes s'étaient toutes éteintes, chacun baissant la tête, plongés dans ses pensés pour endurer le voyage. Alors le groupe masqué leur tomba dessus. Des cris de joie, des hurlements à réveiller les morts. Les balles fusèrent, les cactus saignèrent et le fracas des vagues couvrit les ordres des supérieurs dans le désert de cette large île. En cinq minutes, la brigade quarante deux fut tombé. Si les assaillants avaient tenté d'épargner autant de jeunes que possible, près de la moitié étaient tout de même tombé et dans le bain de sang, une dizaine furent emmenés.

La cellule révolutionnaire menée par Patriché Guevara était le fruit d'un tout nouveau projet. Une entreprise secrète et surtout aliénée du reste des forces de la liberté. Il fallait éviter tout contact pouvant retomber sur le reste du mouvement. Le but de cet assaut était de récupérer plusieurs enfants soldats « incognito ». Si le terme pourrait faire sourciller au vu du carnage et l'assaut quasi frontale, il était parfaitement adapté considérant qu'une fois les garçons et filles légèrement modifiés, ils seraient remis en jeu, faisant partie des victimes encore vivantes. Là, la marine les récupérerait et les soignerait comme les uns ou les autres des leurs. Les dix récupèrent furent placés dans un fauteuil des plus étranges dans la base révolutionnaire sur l'île. Techniquement, un navire scientifique dissimulé dans une crique. Utilisant le charbon couplé avec les forces des vagues, ils pouvaient dès lors puiser la puissance nécessaire pour envoyer des chocs électriques dans tout le corps. Plusieurs aiguilles pénétraient la chair des victimes pour toucher les organes vitaux et la moitié étaient réservées rien qu'au cerveau. Des images,, des codes et des idées étaient alors implantés dans le soldat. L'idée finale était de créer les parfaits espions : ceux ne l'étant pas.

Il suffirait en théorie qu'une série de mots de passe pour réveiller le marine en un fervent révolutionnaire. Là il pourrait donner toutes les infos qu'il a récupéré avant d'être replacé dans le siège pour le remettre en état de soldat de la mouette. Patriché avait déjà prévu d'en sacrifier quelques-uns grâce à d'autres codes pour les transformer en assassin à retardement s'ils pouvaient atteindre des personnes importantes. Le corps céderait alors à de nouvelles commandes, celles inscrites en ce premier jour de manipulation et s'en viendrait à mourir, tous les organes arrêtant de fonctionner sans que le marine, fidèle selon lui ne sache ce qui se passe.

Le système, encore en phase d'expérience et pas tout à fait finie, marcha sur plusieurs des dix membres. Certains ne survécurent pas à l’opération, plus de la moitié. Ben, enfin, perdit la tête. Cheguevara, le leader de la cellule décida de le renvoyer avec les autres. Probablement que le jeune homme aux cheveux argentés perdrait la vie dans l'année ou serait enfermé dans un asile mais au cas où, peut-être, on sait jamais, il pourrait monter les échelons et continuer à être utile à son créateur.


Chapitre 4 : Looks like i see dead people.

Ben et ses camarades survivants furent emmené à l'hôpital le plus proche. De longue semaine de soins, que ce soit dû à la manipulation mentale ou aux blessures de l'assaut. C'est à partir de cet instant que les voix commencèrent à émerger dans l'esprit du jeune homme. De fait, il resta enfermé un peu plus longtemps que les autres. Après six mois d'observation diverse et variée, les dirigeants d'Uatterpillar le laissèrent toutefois rejoindre le reste des jeunes en formation. Il était bizarre, gênant voir carrément chieur. Pourtant... il ne sortait pas tant du lot que ça. Entre les assoiffer de sangs et ceux ne supportant plus la vue de cet élément, il faisait partie de nombreuses pertes qui pouvaient toujours être utilisées dans des situations particulières. Le fait qu'il soit en plus, doué dans l'affrontement au corps-à-corps était d'autant plus utile au vu de sa condition d'arme prête à être sacrifié.

Quoi de mieux qu'un mec allant dans le tas pour servir de chair à canon? Ainsi, les leçons plus spécialisées commencèrent et les psys s’enchaînèrent. Peu réussirent à créer de réels progrès tandis que la maladie du jeune homme empirait. Dans un certain degré, elle était gardée sous contrôle. Il ne mit pas le feu au bâtiment, il ne tenta pas d'empoisonner la cantine ni de poignarder son chef instructeur. Mieux, plus on l'abreuvait de travail et plus le fils de Jack Grant se tenait tranquille. Dans la répétition des exercices, la folie restait au loin. Si elle était toujours là et les voix jacassantes en permanence dans la tête du garçon, cela restait un petit tic, un petit toc et un effet de bric et de broc.

Bien entendu, Grant Junior ne sortit pas de l'académie avec les honneurs mais cela était bien suffisant pour tous ceux l'ayant connu. On commença à l'attribuer à la base cinquante-six sur West Blue et, pour lui, ce fut tout à fait honorable. De nouveau, les missions s’enchaînèrent. Les catastrophes aussi. Le côté pile électrique l'éloignait définitivement des travaux délicats et on ne tarda pas à l'envoyer là où il fallait tout raser. L'un dans l'autre, les succès surpassèrent les échecs, notamment grâce au tri effectué auparavant. Ce faisant, son dossier s’améliora, ses capacités physiques ici. Petit à petit, le jeune homme commença à arpenter la dure voie du rokushiki.

Pourtant, personne ne lui en parla, personne ne lui apprit, ce qui explique aussi que le jeune homme ne sauta pas les étapes ou maîtrisa les six arts secrets en quelques mois. Ici pas de CP9. Pas d'enfant transformé en machine de guerre. Une simple discipline de fer et, ce d'autant plus, à chaque fois que de nouveau incident arrivait. Car si Ben n'avait pas mis le feu aux bâtiments d'Uaterpillar, cela arrivait parfois dans la mer occidentale. À chaque fois, le soldat se replongeait d'autant plus dans ses méthodes. Pour se calmer, pour prouver qu'il pouvait maîtriser et aussi, surtout pour s'occuper. Car chaque accident était suivi de semaines consigné sur la base, à ne rien faire. Alors il s’entraînait car s'était simple, répétitif et dans ce travail idiot en apparence, les voix se calmaient. Peut-être était-ce le travail en lui-même, la répétition ou la fatigue physique qui arrivait implacablement mais le résultat était qu'il trouvait là des rares périodes de calmes.

Ironiquement, il était souvent triste durant ces moments. Habitué aux voix, il se sentait plus seul que jamais quand elle se taisait au fur-et-à-mesure. Ce qui le forçait à redoubler d'efforts dans son esprit torturé. Énervé, enragé même, il ne trouvait une échappatoire à sa colère que dans la frappe de rondin de bois, de sprint ou tout autre exercice physique qui lui avait été enseigné. Cela ne ramenait pas les voix mais au moins pouvait-il se calmer un peu par la suite. Comme à chaque fois, il allait alors faire la sieste, se réveillant plus tard avec les cinquante voix de retours et bien revigorés elles aussi.

Alors, il commença à développer des habilités surhumaines, à sa grande joie. Le rendant plus libre et plus dangereux, il en vint à les utiliser régulièrement ce qui, bien entendu finit par être remarqué par ses supérieurs. C'est ainsi qu'après un an et demi de stationnement sur West Blue, Ben Grant fut muté à G18. L'une des bases au tout début de Grand Line, sur la voie 2. Quelle joie pour lui, quel honneur. Mieux, quelle bénédiction car, ce faisant, il se rapprochait d'autant plus de la fin de la route de tous les périls puis après, de la fin du nouveau monde. Toujours plus près de l'Éden.