BWAHAHAHAHAH !

Un rire gras et caverneux tonne tel une chute de rocs dans les hautes cimes des îles montagneuses d'Erbaf. Les murs de la taverne tremblent, le regard alcoolisé et passablement inquiet des rares consommateurs cherche la provenance de ce coup de tonnerre. L'entrée miteuse grince, la porte délabrée éructant un dernier soupir laisse entrevoir une silhouette des plus étrange, aussi grande que ronde. Ce que l'on en aperçois du moins. Une main aussi large qu'une pizza extra large et poilu se pose sur le cadre de la porte. Une première sandale de paille surmontée d'une chaussette autrefois blanche frappe les lattes du parquet qui grincent de mécontentement devant le poids titanesque du monstre. Après quelques minutes de lutte peu glorieuse qui firent perdre toute crédibilité a cette chose, elle parvint à s'extirper de l'entrée et apparaît à la lumière du chandelier qui frôle sa tête.

Au départ sa taille et sa carrure impressionnent, il faut dire que quand on dépasse les deux mètres vingt y a de quoi se faire regarder de travers. Rajoutez a ça une largeur d'épaule à faire frémir un footballeur américain et un tour de taille plus qu'honorable et vous obtenez un drôle d'oiseau ou de marshmallow ça dépend du point de vue. Son crâne luisant et dénudé d'un seul petit cheveux rutile sous la lumière tamisée du sus-mentionné chandelier. A l'inquiétude primale des homo-alcolis présent dans cette salle se mêlent la crainte et la curiosité. En effet malgré son apparente dangerosité, les yeux de l'inconnu brillent d'une lueur chaude et amicale et son grand sourire ne semble qu'inspirer gentillesse et quiétude. D'autan plus qu'une aussi belle barbe d'un noir de jais taillée, mais en bataille ne peut tout simplement pas appartenir à un mauvais bougre. Il suffit de regarder la célèbre famille Santa pour affirmer que les gens qui ont une barbe sont gentils. Sa peau mate et tannée par le soleil ainsi que le collier de pierre rouge qui entoure son cou avant de se perdre sous l'arrogante barbasse font penser à nos amis les homo-alcolis qu'il s'agit la d'un prêtre ou du moins d'un sage homme.

Ses vêtements confirment plus ou moins les pensées de ces gens, il porte une tenu noire ressemblant vaguement à un kimono. On en vois pas des comme ça dans l'coin en tout cas. Ce vêtement est fermé par une ceinture de toile blanche, un large haori de la même couleur rehausse l'aspect imposant du personnage. Il tient un petit sac de toile sur son épaule et un drôle de bâton de l'autre main. L'arme ressemble à un pinceau géant, mais à la place des doux poiles de bête se tien une redoutable et tranchante lame quoi qu'usée comme toutes les autres possessions du vieil homme.

Il marche d'un pas pesant jusqu'à une table vide dans un silence de veillée funèbre, il avise une chaise en bois branlante, claque ses deux mains sur son imposant estomac avec et s'assied par terre à côté de celle-ci en riant gentiment. Il se retrouve de ce fait de dos a certain piliers de bar dont les yeux s'agrandisse plus encore que les pizzas extra-large, dans le dos de l'intrigant trône royalement ou plus justement divinement deux petites ailes blanches d'ange bien trop petite pour permettre à un humain normale de voler alors un mastodonte comme ça, même pas la peine d'y penser. Au fond du bar un homme fixe les ailes une première fois secoue la tête vigoureusement prend une grande rasade de pinard et regarde à nouveau le dos de l'inconnu en espérant avoir rêvé. Déçus il tend son verre à un autre poivrot avant de quitter la salle le plus rapidement et d'entreprendre une vie pleine de sobriété. Pendant ce temps notre ami angélique fouille sa petite sacoche et après quelques tintements extirpe une longue pipe japonnais, qu'il allume avec un plaisir non dissimulé, libérant un large volute dans un profond soupir d'aise. Sous une table cependant deux petits yeux l'observe avec intensité et curiosité.