Le passager clandestin que nous avons hébergé n'était pas quelqu'un de répressible, enfin, dans le bon sens du terme. C'est à dire qu'elle n'était ni un de ces sales petits rats de faux révolutionnaire, un de ces stupides marines bercé d'illusion de paix et de justice ou alors un aveugle servant ce futur cadavre de Fantasia. Il faut même avoué que sa conversation était plutôt agréable et que son sens pratique, surtout basé sur des explosifs et des tirs d'artilleries avait quelque chose... rafraîchissant ! Je n'ai jamais été très fan de la vie en mer, mais il faut passer outre ses propres désagréments quand on sert quelque chose de plus grand. Le fait qu'un tonneau de rhum est régulièrement était mis en perce à un peu aidé, mais la soif se faisait sentir. Et cette petite semblait être pressé d'arriver, car elle était déjà fin prête aux petites lueurs du jour, proche de l'heure à laquelle je m'étais moi, couché.

Enfin, nous avons mouillé dans une petite crique non loin d'un des ports de l'île, visiblement appelé « Picolo », ça me fait penser à une histoire d'homme-plante, qui fusionnerait avec Dieu, mais bon, c'est dans un histoire ça j'ai l'impression. J'ai encore du mal à faire le tri dans toutes les donnés que me fourni ce corps et son intermédiaire, « Merlin ». Une version incomplète et raté d'une arme antique, je n'ose pas imaginer la puissance de l'arme véritable... Enfin, j'étais retourné à l'un des postes de vigies et j'avais observée pas mal de monde sur cette île. Un peu trop pour être honnête et il devait se tramer quelque chose là dedans ! Et bien, le destin fait bien les choses, je pourrais peut être envoyer quelques têtes à sa majesté impérial...

Nous avons donc remonté les quelques mètres qui nous séparaient du petit port et nous nous sommes séparés. A vrai dire, je n'accordai aucune importance à l'équipage ou aux restes des passagers, excepté à Lucillia. Cette histoire sentait mauvais et tout faire exploser sembler me paraître être la meilleure solution possible ! Une association pleine de promesse. Ainsi, elle voulait qu'on se retrouve dans deux heures hein ? Esquissant une révérence grossière, plus narquoise qu'autre chose, je me pliais au desiderata de la jeune femme. Elle est donc parti vivre sa vie et je me suis, de mon côté, dirigé vers une taverne du port. Mais pas n'importe laquelle. Un où je pourrais trouver des informations. Le centre du port était donc directement exclus, de même que le quartier commerçant, trop populaire, et pas assez discret. Le genre d'endroit où l'on tiens ses rendez-vous d'affaire, à la vue de tous, pas un endroit pour les complots.

Je me suis donc dirigé droit vers les docs. Remontant ainsi les quais, sous les regards, non pas flatteur, mais choqué et apeuré des gens. Seuls quelques gros bras, trop ivre ou trop stupide, ne semblait pas se rendre compte de ce qui déambulait devant eux. L'arme parfaite... Les idiots ! J'ai fini donc par trouvé un parfaite au nom parfait, du moins pour ce que j'avais à y faire. « L'ongle incarné », décidément, pas le genre d'endroit où on amène une dame. Un petit sourire en coin sur les lèvres, j'ai poussé les portes battantes de ce lieu sale et puant. Le sol couvert d'un mélange de paille, de sang, d'alcool et de vomis ajoutait au lieu un cachet tout à fait à l'image de son nom. Les fous, car il ne pouvait s'agir que de ça pour fréquenter un lieu pareil, on levé les yeux en me voyant arrivé et se sont rapidement désintéresser de moi. Intéressant...

J'ai alors commandé du rhum, me méfiant du genre de bière et de surtout, ce qu'on pouvait y trouver dedans dans un endroit pareil. C'est un vieil homme, à l'âge avancé mais indéterminé, qui m'a servis. A l'oreille manquante et qui semblait agiter quelques chose dans sa bouche. Son sourire quand j'ai lancé une pièce sur la table pour payer ma commande m'a révélé qu'il s'agissait de petits cailloux. Je l'ai renvoyé d'un geste de la main et j'ai bu tranquillement mon verre attendant que les choses viennent à moi. Et je n'ai pas attendu longtemps, une demi-heure après mon arrivé, deux types sont arrivés, le visage masqué par une capuche et se sont posés au bar. Le barman m'a montré d'un discret signe de la tête, faignant l'indifférence et de ne pas m'intéresser à tout. Les deux mecs sont donc venu s’asseoir à ma table. J'ai laissé faire... Un type comme moi, qui arrive dans ce genre d'endroit, ça attire forcément les ennuis, aussi sûrement qu'il ne faut pas se gargariser avec la langue de quelqu'un avant de lui avoir arraché ! C'est un proverbe qu'un de mes anciens compagnons d'arme m'a appris, il venait d'une île étrange, où la cruauté a été élevé au rang de philosophie, la dissection, de divertissement. Je n'ai jamais compris s'il parlait d'une vraie langue ou simplement d'une image et je ne suis pas sûr de vouloir le savoir, il est bon parfois de ménager le suspense.

Je leur ai répondu donc d'un simple signe de tête. Et ils m'ont ensuite demandé si j'étais le mec qu'il devait contacté, un certain Chaoz. J'ai alors répondu par un hochement de tête positif. Ils sont alors poussé un soupir de soulagement, et m'ont expliqué que les hommes de la révolution sont là pour saboter un projet marine du nom de Concordia. Mes yeux ont alors changé de teinte, abandonné leur noirceur pour une lueur orangé. Je venais d'activer le programme de combat « Camlann ». D'un geste rapide et précis, j'ai attrapé mon petit verre de métal et je l'ai enfoncé dans le ventre du mec le plus près. Et avant que l'autre n'ait eu le temps de crier, j'avais déjà écrasé sa tête sur la table le sonnant directement. Je me suis alors levé d'un bond et je lui ai fracassé les tempes d'un coup de pied. Deux morts en un rien de temps, ces chiens de traître à sa majesté ne méritait pas mieux. J'ai alors levé les yeux vers la salle et le patron ainsi que les gens avaient disparu. Merde. Après avoir craché sur les deux corps, je me suis dirigé vers le bar, attrapé une bouteille de ce qui semblait être une liqueur étrange. Après en avoir avalé quelques gorgées d'un coup, il semblait y avoir de la pomme dedans... Ouais, y'en a...

Je me suis donc dirigé vers notre point de rendez-vous. Prenant soin de passer par les toi. « Camlann » me donnant la force nécessaire de mon escalade, et l'extension du programme « Bercliak » me permettait en relâchant une partie de la vapeur contenu dans mon système de sauter de toit en toit sans aucun problème. J'ai donc réussi à quitter le quartier des docks rapidement, pour me rapprocher du centre ville et de l'entrepôt près duquel nous avions rendez-vous. Je me suis hissé dans un des entrepôts, remplis de paille. J'avais vu sur la petite place et l'horloge. De quoi éviter d'être piégé et surtout voir venir mon équipière. J'avais encore une bonne demi-heure avant qu'elle arrive, l'heure d'un petit somme après avoir fini ma bouteille. Un soldat doit être capable de prendre du repos quand il en a l'occasion, car il ne sait jamais quand sera la prochaine... Et ce n'est que trop vrai !

Et c'est le claquement de ses talons sur les pierres inégales constituant le sol de cette place qui m'ont réveillé. Portant mécaniquement la bouteille, vide, à mes lèvres, j'ai éructé alors un juron quand je me suis rendu compte qu'elle était vide. C'était un coup à devenir aveugle ce truc, mais j'en boirais bien au petit déjeuner. Je me suis levé et étiré, faisant craqué ainsi les nœuds des muscles mécaniques. Puis je me suis reporté vers la fenêtre je me suis donc tranquillement laissé descendre. Un coup d'oeil sur la pendule m'indiquait alors que la donzelle était en retard... très en retard ! Je l'ai alors accueilli avec un grand sourie, tout en passant une main dans mes cheveux pour en enlever la paille et réajuster ma capuche.

« - On a du boulot mon petit oiseau ! Que penses-tu de faire exploser quelques révolutionnaire ? Enfin, de faux révolutionnaire, des sales enfoirés de traîtres ! Juste toi et moi, le début, je le sens d'une association riche en destruction et en délicate souffrance. Enfin, bref, je divague, vague, le boulot avant le plaisir ! Ces chiens cherche un mec du nom de « Chaoz » ça te dis quelque chose petit moineau ? »