Hm...
Une journée cauchemardesque débute toujours par un réveil soudain, dans un environnement dont ne sait rien, qui ne nous rappelle rien et dans lequel on ne se souvient pas avoir évolué avant d'avoir perdu connaissance. La tête est lourde, un mal de crâne martèle ce dernier et c'est l'esprit embrumé qu'on se demande ce que l'on fait ici. Sans réponse, on cherche dans ses derniers souvenirs le moindre indice, la petite trace pouvant nous renseigner, en vain. La frustration nous envahit alors, et un sentiment d'insécurité nous gagne. Comment ? Pourquoi ? Les questions affluent, restent sans réponse. On zieute aux alentours, à la recherche de quelqu'un, quelque chose sur lequel accrocher le regard. En l’occurrence, les yeux du colosse s'arrêtent sur une étrange demeure. Une espèce de manoir géant, selon son estimation. Le trou de mémoire dont il est victime l'agace, bien que passager, rien ne lui revient pour le moment. Alors il grogne, et se relève finalement.
Forcément...
Nulle trace de sa masse en acier dont il ne se sépare jamais en temps normal. Définitivement, ce n'est pas par hasard qu'il s'est retrouvé allongé ici. On l'y a placé, désarmé, et inconscient. Avait-il pris part à une lutte dont il était ressorti perdant ? Ceci expliquerait le mal de tête dont il était victime, et la douleur lancinante à l'arrière de son crâne. A en croire la lumière vacillante du jour, celui-ci était en train de se coucher, annonçant la fin de la journée. La pénombre ne tarderait pas à prendre possessions des lieux. Actuellement debout dans ce qui semblait être un vaste jardin, parsemé de plantes et de haies taillées sous différentes formes artistiques. Le propriétaire de ce terrain devait assurément crouler sous une montagne de berrys, et un homme aussi riche dans South Blue devait être connu. Pour autant, Arkein n'avait toujours aucune idée de son identité. Séparé de son équipage, sans nouvelle d'eux et incapable de s'orienter, il décida d'aller voir ce fameux propriétaire.
Son doigt boudiné envoya la clochette de la porte d'entrée se heurter d'un côte à l'autre de la cloche à laquelle elle était suspendue.
Cling. Cling.
Les secondes s'écoulent et personne ne vient ouvrir, ni même donner de la voix de l'autre côté de la porte. Si c'est volontaire, c'est impoli. Si il n'y a personne, alors la chance continue de tourner le dos au Capitaine des Dark Dogs. Celui-ci s'impatiente, râle, et commence à proférer des menaces envers l'obstacle lui barrant le passage. Il fait tinter la clochette une seconde fois, avec en tête l'idée de défoncer la porte si personne ne vient ouvrir. Ce serait pas faute d'avoir prévenu. Toujours sans réponse. Un silence gênant, horripilant. Suffisant pour mettre en rogne le Halton, et son poing droit s'abat avec fureur sur la porte, qui vole en éclats dans un vacarme assourdissant. De cette manière, il ne rentrait pas vraiment sans annoncer sa présence, le bruit suffisant à alerter toute la demeure si quelqu'un s'y trouvait. Un pas après l'autre, lentement, il pénétra et avança jusqu'au hall d'entrée. Cette bâtisse si grande de l'extérieur paraissait doubler en proportion une fois à l'intérieur.
Hm. J'aime pas.
Aussi bien la décoration, que le fait de se sentir si petit dans une maison si énorme. Particulièrement fier de son physique de grosse brute, l'impression de s'attaquer à un morceau plus grand que soit le déplaisait. Personne n'est plus grand que lui, c'est un principe de base. L'idée de démolir le manoir lui effleura l'esprit, dès le lendemain, après une bonne nuit de repos passée. Personne ne lui en voudrait, puisque cela semblait être une demeure à l'abandon. Du mobilier ancien recouvert de poussière, des toiles d'araignées dans les coins de pièces, pas une once de lumière, et un calme absolu. Pas même l'impression d'une présence, de quelque chose qui guette dans la pénombre, rien. Forcément dans ces cas-là, comment ne pas faire comme chez soi ? Sans gêne, le Sergent à la barbe brune se mit en quête de la cuisine, afin de voir ce qu'il pouvait ingurgiter. Périmé ou pas, il s'en foutait bien, son estomac étant rôdé à avaler toute sorte de chose pas forcément comestible pour un humain...
Hinhinhin... Je vois que nous avons de la visite, Morty ! Hinhinhin, bienvenue à toi, étranger ! Hinhinhin...
