Lorsqu’on se trouve être un révolutionnaire qui voyage seul et qui par-dessus tout se trouve être un homme habillé comme une femme, pouvoir discerner ses amis de ses ennemis est un atout essentiel. Sakura n’en était pas encore au point de pouvoir déterminer avec aisance si quelqu’un lui mentait ou pas, mais heureusement pour lui, il n’en avait pas besoin avec Mika-chan. Celle-ci fonctionnait à l’instinct, pas besoin de double jeu elle se montrait tel qu’elle était. Une qualité que l’okama appréciait grandement chez une personne. La geisha y percevait une forme de pureté qui ne la faisait que plus craquer pour la future révolutionnaire. Ainsi lorsque cette dernière prit les reines et décida de se rendre au port afin de continuer les recherches, Léon la suivit observant ses moindres actions.

Elle ne faisait attention à rien d’autre que ce qui l’intéressait. Cherchant Enoan par le symbole de la grue probablement. Elle marchait vite, s’arrêtait, tournait la tête à gauche puis à droite et enfin reprenait sa marche. Cette petite chorégraphie dura une dizaine de minutes. Pendant tout ce temps, l’okama la suivait amusé par ce comportement. Plus il l’espionnait plus il se faisait une idée du genre de personne qu’elle devait être : un caractère bien trempé, prenant beaucoup de place (peut-être parfois trop), mais pourtant fidèle et sincère. Elle avait cette force de ne pas penser aux regards des autres, ce qui pouvait être un avantage et un désavantage. Néanmoins, Sakura n’avait aucun désir de la changer. Mika était purement et simplement elle-même, l’essence d’une femme qui n’avait besoin que d’elle-même pour devenir une étoile brillante de ce monde. La geisha s’arrêta un moment et ferma les yeux. Etrangement elle se sentait connecter à Mika par les fils invisible du destin. Leur rencontre n’avait rien de fortuit. Lorsque Léon refit surface, il put la voir près d’un pêcheur demandant des renseignements sur leur contact. La jeune femme concocta une histoire simple la liant à Enoan afin de ne pas éveiller les soupçons. Jouant le jeu, l’okama se rapprocha et de sa voix la plus haut perchée continua.

Sakura : « Nous avons eu un décès dans la famille et … » il prit une pause dramatique forçant même une larme à couler sur sa joue « nous avons essayé de le prévenir, mais il ne nous a toujours pas répondu alors … » nouvelle pause dramatique « alors nous avons décidé de venir voir s’il allait bien. »

La geisha ne pouvait pas s’empêcher d’ajouter un peu de drame à la situation. Sa nature le poussait à en faire trop. De plus il ne comptait pas rester éloigner de Mika-chan alors qu’elle cherchait des informations. Il se devait aussi de se renseigner, après tout ils travaillaient de concert pour mener à bien cette mission. Il fit semblant de reprendre son calme puis plongea son regard, feignant l’inquiétude, dans celui du pêcheur.

Le stratagème de Mika-chan fonctionna, le pêcheur leur répondit franchement. Apparemment il ne le connaissait pas personnellement, mais il dirigea les deux voyageurs vers un certain Charlie Ben qui devait en savoir plus sur l’homme qu’ils cherchaient. Mika remercia le pêcheur et se dirigea vers la cabane qu’il avait désignée. De son côté, fidèle à lui-même, la geisha s’inclina légèrement puis en se relevant fit un petit clin d’œil provocateur qui dut probablement laisser un froid au vieux. Elle s’en alla gracieusement et sans se presser. De toute évidence le trajet était jonché d’obstacles, alors que la jeune femme plein d’énergie les enjamba avec ardeur, Sakura prit son temps pour contourner filets et harpons en tout genre. Elle ne désirait certainement pas écorcher ses habits ou pire, sa peau.

Arriver à la cabane, Mika-chan frappa à la porte. Léon, de son côté, observa les alentours. L’entrée se faisait par le côté, dans une petite allée conçue par la proximité d’une autre cabane. Celle de Ben était la dernière de l’endroit, donc isolée par nature. Le lieu ne semblait pas vraiment fréquenter. Si quoi que ce soit venait à se produire ici, personne ne s’en rendrait compte. Ce constat mit l’okama mal à l’aise, presque instinctivement elle fit plus attention à ce qui les entourait, elle se préparait psychologiquement à réagir si la situation le demandait. Ainsi, elle glissa sa main dans le pli de sa manche pour attraper son éventail. N’ayant toujours pas de réaction de la part du vieux Charlie, Sakura plaça son autre main sur la poignée et ouvrit la porte.

A l’intérieur, au milieu de la pièce se trouvait un homme dans une mare de sang, probablement le dénommé Charlie Ben. Elle sortit son éventail et avança prudemment à l’intérieur de la baraque en bois. Il n’y avait rien d’extraordinaire, il s’agissait d’une vieille cabane de pêcheur. On pouvait voir des filets, harpons, crochets, voile ou tout autre attirail de pêche. Sakura mesura chacun de ses pas, continuant à scruter les moindres recoins de l’endroit s’attendant à voir quelqu’un se jeter sur lui à tout instant. Lorsqu’il ne resta plus un seul endroit qui avait échappé au regard de l’okama, il se tourna vers le corps du pauvre homme. Il s’abaissa et se mit à l’observer. Apparemment, il avait été harponné par l’un de ses propres outils. Son visage semblait plein de surprises. Le coup avait été net, l’arme se trouvait non loin près de la fenêtre ouverte. Léon se releva et se dirigea vers celle-ci. Des traces de sang, celui de Charlie de toute évidence, se trouvait sur le rebord de la fenêtre. Il se retourna vers Mika-chan et prit enfin la parole.

Sakura : « De toute évidence celui ou celle qui a fait cela s’en est allé par cette fenêtre. Il n’y a pas de chemin, mais il doit probablement rester des traces de son passage. Cet homme ne nous dira plus rien maintenant. Il serait plus sage de tenter de retrouver celui qui a fait ça. Quelque chose me dit que cet acte a un lien avec la raison pour laquelle nous sommes ici. » Sakura soupira légèrement puis reprit « Cela ne me dit rien qui vaille, cette mission commence difficilement, je n’aime pas tomber sur des cadavres. »

L’okama sortit sa tête par la fenêtre et put voir des traces de perturbations au sol, parfois l’éclat d’une trace de pas et surtout, des restes de sang qui avait dû couler de la main du tueur.

Mika-chan n’hésita pas un seul moment pour sortir et commencer à traquer leur proie. D’un pas assuré elle se mit à suivre les traces laissées par le meurtrier. Sa concentration était admirable, Sakura la suivait d’un air amusé, il gardait cependant son emprise sur son éventail caché dans sa manche. Alors que la jeune femme ne regardait pas autour d’elle, remontant le chemin de la personne qu’elle poursuivait, l’okama avançait d’un pas moins pressant. Il sourit aux pêcheurs alentour, leur faisant des signes et de timides révérences. Lorsqu’ils arrivèrent sur le ponton, Mika sembla ennuyer. Elle observa intensément le petit lac, puis se retourna vers le révolutionnaire en confirmant qu’il leur faudrait une barque.

Bien qu’elle l’expliqua par le fait que « le lac était trop profond », il semblait y avoir un autre problème. La geisha ne tenta pas d’interpréter l’expression de Mika-chan plus longtemps. Quelque soit le problème il était sien. Si elle désirait en parler elle finirait par en discuter avec Léon. De son côté ce dernier se mit à regarder aux alentours puis vit un homme dans sa barque se préparant à quitter la rive. La victime étant désignée, Sakura remonta légèrement son kimono pour lui permettre de feindre de courir, extrêmement lentement et de façon trop féminine vers le pêcheur. Arriver à destination, il s’assit sur le bord de la barque faisant croire qu’il était à bout de souffle. IL remonta alors son regard plein de gentillesse vers l’homme qui ne dit pas un mot, mais semblait affliger par la situation de celle qu’il pensait être une femme. L’okama reprit une voix aiguë et demanda avec sensualité :

Sakura : « Excusez-moi de vous déranger, mais … Oh non je ne devrais pas, mais … il se trouve que mon amie et moi-même tentons de rejoindre l’autre bord du lac. Son frère est partie il y a peu avec son grand-père, mais ils devraient déjà être revenus … alors … alors nous aimerions aller voir si tout va bien. Pensez-vous que vous auriez le cœur à aider deux jeunes femmes inquiètes ? »

L’homme sembla troubler, il n’arrivait pas à déterminer si la personne qui se trouvait devant lui était un homme ou une femme. Néanmoins, à la vue de Mika il laissa ses doutes derrière lui et accepta de les aider à atteindre l’autre rive du lac. Le voyage en barque ne dura pas longtemps, cinq minutes tout au plus. Pendant le voyage, Sakura entretint l’ambigüité et flirta avec le pêcheur qui s’en trouva de plus en plus mal à l’aise. Une fois arrivé là où ils désiraient être ils quittèrent l’homme non sans un baiser sur la joue qui laissa ce dernier complètement perdu. Le visage perturbé du jeune homme amusa grandement l’okama qui, s’il n’avait pas une mission à exécuter, aurait bien joué un peu plus longtemps.

Une fois pied sur la petite île, Léon s’avança pour trouver des traces de pas fraiches. Il reprit un regard sérieux et se tourna vers Mika une fraction de seconde puis reprit la marche. Ils s’engouffrèrent un peu plus loin dans la forêt, lorsque la piste qu’ils suivirent s’arrêta non loin d’une petite plaine. De toute évidence, la personne qu’ils cherchèrent se trouvait non loin. Léon sortit son éventail et s’avança vers la petite plaine, prêt à se défendre si la situation le demandait.

L’action se déroula en une fraction de seconde. Alors que les deux révolutionnaires s’avançaient vers la plaine, un grognement se fit entendre dans leur dos. Sakura se retourna et vit un très gros chien sortir des bosquets. Sa carrure était impressionnante, sa musculature trahissait l’entrainement probablement féroce qu’il avait dû subir. Sa mâchoire ouverte, les dents acérées, le regard presque absent il sautait aux yeux que ce molosse n’avait rien de sauvage et que son attaque n’était pas anodine. A la vue du chien, l’okama s’empara de son second éventail, mais n’eut pas le temps de le sortir.

A peine se prépara-t-il à se défendre que le chien se dirigea vers Mika-chan. Celle-ci réagit rapidement et envoya valser le molosse d’un coup de pied bien senti à la gueule du clébard. Néanmoins, celui-ci n’en avait pas fini et repartit à l’attaque de la jeune femme qui n’eut le temps que de se protéger. Elle tomba au sol et roula dans un fossé par mégarde entrainant le chien avec elle. Heureusement elle se rattrapa in extrémis à une branche, mais la sale bête n’avait pas lâché sa proie. A la vue de ce spectacle, la geisha, les deux éventails en main, se jeta dans le fossé. Arrivé au niveau de Mika-chan, Léon planta un de ses éventails dans la terre alors que du second il produit un mouvement horizontale qui trancha la gorge du molosse. Ce dernier sans vie lâcha prise et tomba. Le visage de l’okama était marqué d’un air grave et légèrement effrayant, mais en une fraction de seconde il reprit un sourire et se tourna vers sa camarade. Il prit un air soucieux et demanda une larme à l’œil à Mika :

Sakura : « Tout va bien Mika-chan ? » pause dramatique « Viens on va remonter, rester ici fais de nous des proies faciles. De plus je doute que ce chien soit seul. »

D’une traction de son bras, la geisha s’éleva de quelques centimètres pour poser son pied sur son éventail et planter son second un peu plus haut où il posa son autre pied. En parfait équilibre il tendit une main à la jeune femme et l’aida à revenir sur le chemin. Il remonta à son tour, mais à peine eut-il posé son pied à terre qu'il fut à la merci d'une attaque. Par chance, l'okama sut esquiver l'offensive non sans une légère coupure au niveau de la jambe. Sur ses gardes, Léon tenait dans ses mains ses éventails dont un ouvert au cas où il devrait se défendre. La personne qui se trouvait devant eux était énorme, il était difficile de juger quel était sa taille.

HRP:

L’homme qui avait attaqué Sakura était très impressionnant, mais cela ne découragea pas Mika qui fit reculer l’okama et se défendit. Elle venait d’esquiver une première offensive et se mit en position pour contre-attaquer. D’une frappe au sol elle fit sortir un bloc de terre qu’elle envoya avec force et dextérité vers l’ennemi. La geisha fut étonnée et assembla bien vite les éléments. Il s’agissait de toute évidence d’une sorte de pouvoir mystique et non d’une technique puisqu’il était physiquement impossible de faire surgir un bloc de terre par la simple utilisation de la force brute. De plus la contrariété qui s’était lu sur le visage de la jeune femme lorsqu’elle déclara qu’ils ne pouvaient pas traverser à la nage le lac. Si Léon devait deviner il assumerait qu’elle devait être un utilisateur de fruit du démon. Il n’en connaissait pas énormément sur le sujet, mais était au courant de l'essentiel comme le fait que les personnes ayant mangé un fruit du démon ne pouvait pas nager, se vidait de toute leur énergie une fois dans l’eau.

A peine eut il le temps de réfléchir à tout cela qu’il vit une ombre non loin s’en aller en courant. Sakura hésita une fraction de seconde, mais Mika semblait maitriser la situation de son côté. Sa réaction rapide face à la montagne qui les avait attaquées fut non seulement rapide, mais efficace vu que l’homme prit le bloc de terre en plein visage. Conscient qu’il serait plus utile de pourchasser cette ombre, la geisha couru vers les buissons en laissant s’échapper « Je te laisse t’occuper de monsieur muscles. »
Heureusement, l’okama était rapide et il put rattraper à temps l’homme encapuchonné qui leur avait échappé. Malheureusement il semblait avoir un otage. Néanmoins, le révolutionnaire n’avait pas pour habitude de se laisser distancer ni même menacer par de tels lâches. D’un geste assuré, il lança l’un de ses éventails vers le genou du fuyard. L’arme s’enfonça légèrement dans la chaire forçant l’homme à s’arrêter. Il n’eut même pas le temps de reprendre la course que l’ancien acrobate sauta par-dessus ses épaules et atterrit devant lui, un éventail de lames placé si près de sa gorge que son sang commença à doucement perler. Léon n’avait plus rien du gentil travelo, son visage était sérieux même menaçant. Son regard laissait clairement comprendre à l’encapuchonné qu’au moindre faux mouvement il perdrait sa tête.

Sakura : « On va commencer simplement … Lâche le charmant et mignon pêcheur ou la dernière chose que tu verras sera ta tête se séparant de ton corps. Un conseil, ce n’est pas parce que je suis un homme habillé en femme qu’il fait me prendre à la légère. Je n’hésiterai pas un instant à mettre ma menace à exécution, donc si tu tiens à la vie il serait raisonnable de ne pas me faire attendre. »

De toute évidence l’okama se fit parfaitement comprendre puisque l’homme lâcha immédiatement le pêcheur qui, toujours sous le choc, ne bougea pas. Il semblait perdu et fortement désorienté. Léon n’avait pas vraiment le temps de s’occuper de lui, ni l’intérêt de sa présence à ce moment.

Sakura : « Bon mon chérie, c’était vraiment adorable de te revoir, néanmoins je dois m’occuper de ma nouvelle proie pour le mariage ici, donc si tu pouvais retourner à ton bateau, boire de l’eau et te relaxer un peu, je viendrai voir si tout va bien plus tard. Allez chou, chou » le pêcheur ne comprit pas totalement, mais suivi presqu’automatiquement les instructions du révolutionnaire « Bien revenons à toi sweety. Je pense qu’on va avoir besoin de discuter et tu ferais mieux de ne pas jouer au plus malin, ton genou saigne déjà ce qui veux dire que tu ne pourras pas t’échapper. Quand bien même tu voudrais t’échapper il faudrait que tu le fasses de façon à ce que je ne tranche pas ta gorge, ce qui semble compliquer vu la situation dans laquelle tu es. » Sakura s’arrêta un moment puis reprit « Donc, j’ai trois questions. Elle son fort simples, tu y répondras donc simplement et dans l’ordre. Qui es-tu ? Pourquoi toi et ton camarade nous avez attaqué ? Et enfin que sais-tu sur une personne dénommé Chaoz Enoan ? Bien parle maintenant »

A peine eut il le temps de terminer son monologue que Mika-chan arriva.

Lorsque Mika-chan arriva elle remarqua la mastication intense de l’homme. Apparemment il venait de faire disparaitre des informations qu’il possédait sur lui. Voilà qui n’arrangerait pas les deux révolutionnaires. Cette histoire devenait de plus en plus étrange. Avec le temps et les bonnes méthodes, il aurait été possible de le briser, mais quelque chose dans les yeux du bonhomme laissait transparaitre une forme de peur. Ce que son aveu confirma.

Encapuchonné : « Tout ce que je peux vous dire c'est que si vous voulez plus d'information sur ce Chaoz Enoan, li faut aller à la taverne en flammes. C'est vers le port. C'est tout c'que je peux dire. Je n'ai pas envie de mourir aujourd'hui. J'ai une famille à nourrir et le reste ne vous regarde pas. Faut être courageux pour se frotter à ce personnage. »

Se frotter à ce personnage ? Parlait-il de Enoan ou bien de quelqu’un d’autres ? Vu les dires de l’homme, Sakura en déduit qu’il s’agissait d’une autre personne. Chaoz était supposé être incognito sur l’île, faire ses recherches. Menacer quelqu’un l’aurait fait trop ressortir de la foule. Seulement, l’okama pouvait se tromper. Plus Mika et lui avançait plus le brouillard s’épaississait sur cette histoire. Léon avait cette impression qu’ils ne retrouveraient pas Enoan dans un très bon état. Il était de toute évidence inutile de chercher à travailler l’encapuchonné, comme dit le dicton « le temps c’est de l’argent ». Ici, quelque chose se rapprochait plus de « Le temps, c’est la vie », probablement celle de leur comparse. Le révolutionnaire retira son éventail de la gorge de sa proie pour se relever. Il ramassa le second qu’il avait envoyé quelques minutes plus tôt puis prit le message que Mika avait trouvé sur la montagne de muscles. Le message présentait un rendez-vous dans le port, près de la taverne en flammes de toute évidence.

Sakura : « Mm, je pense qu’effectivement on ferait mieux de retourner sur nos pas Mika-chan. Je vais voir si le pêcheur va bien et s’il peut nous aider à traverser le lac une seconde fois. »

L’okama retourna vers la barque qui n’avait pas bougé. Dans celle-ci se trouvait l’ex-otage qui avait réussi à se remettre plus ou moins de son choc. A la vue de Léon il fit un petit mouvement de retrait. Toute personne devait lui apparaitre comme un danger à présent. Néanmoins, Sakura gérait assez bien ce genre de cas. Il S’approcha gentiment, sourit tendrement puis prit la main du pêcheur tout en le rassurant sur le fait qu’il était maintenant sain et sauf et que cela était un mauvais souvenir. Après cinq minutes de discussion, la geisha se tourna vers Mika et lui fit des grands signes.

Sakura : « Mika-chaaaan, on peut retraverser, dépêche-toi. J’ai un mauvais pressentiment sur ce qui nous attend. »

Cette journée commençait à paraitre trop longue pour le révolutionnaire qui n’aurait pas refusé un petit moment pour déguster un bon thé et manger quelque chose. Seulement les évènements en avaient décidé autrement. D’abord il fallut qu’il trouve un mort dans une cabane isolée du port, puis qu’il suive les traces du meurtrier jusqu’à un petit ilot tout ça pour se rendre compte qu’il s’agissait d’un subterfuge pour les éloigner de leur véritable objectif : Enoan. Eh oui, tant d’agitation pour au final se rendre compte que Mika et lui n’avait fait que se balader en poursuivant un fantôme. Heureusement ils purent corriger le tir et trouver une piste concrète sur Chaoz. Pendant le peu de temps du voyage en barque, Sakura ne put s’empêcher de penser aux paroles de l’encapuchonné « Faut être courageux pour se frotter à ce personnage. » Cela ne rassurait pas la geisha. A peine descendu de la barque, Mika se mit à courir vers le port. Léon la talonnait, l’air inquiet.

Inquiet il pouvait l’être car la situation n’allait pas en s’améliorant. Une fois au port, ils rejoignirent la taverne dont leur avait parlé leur proie. Fidèle à elle-même Mika rentra dans le bâtiment délabré en bois sans une once d’hésitation. Léon de son côté se montra plus sceptique, il resta à l’extérieur observant les mouvements de foule qui se faisaient étrange. En effet un bon nombre de personnes se dirigeaient, pour ne pas dire couraient, dans l’autre sens. Ce fut à cet instant qu’il entendit les bruits d’un affrontement. Il regarda à l’intérieur de la taverne et put observer deux hommes et une femme en plein combat. En soi les affrontements dans les bars n’avaient rien d’extraordinaire, si ce n’était que l’okama crut reconnaitre une technique bien particulière qui, de mémoire, faisait partie d’un art pratiqué uniquement par les membres du gouvernement. Ses craintes devinrent réalité lorsqu’il vit l’un des hommes s’extirper de la bâtisse en éventrant le toit de l’établissement et en marchant littéralement dans le vide pour se percher un peu plus loin. Sakura n’avait plus de doute, il s’agissait d’un membre du gouvernement et sa présence signifiait que Mika et la geisha se trouvait dans de beaux draps.

Mika-chan sortit indemne de l’effondrement de la taverne et rejoignit Sakura dont le visage affichait de façon mélangé un sentiment de frustration, de haine et de peur. Les membres du gouvernement maitrisant l’art du rokushiki se situait rarement en bas de l’échelle. Il s’agissait de personne dont le corps entier était une arme des plus redoutables et par conséquent des adversaires des plus coriaces. Heureusement, il ne semblait pas être là pour les deux révolutionnaires, de plus il participait déjà à un combat auquel l’okama ne souhaitait absolument pas prendre part. En scrutant les différentes routes pour sortir de ce cauchemar, Léon tomba des nus à la vue de nul autre que Chaoz Enoan. Il n’y avait pas de doute, un homme à la peau pâle et dont la taille le faisait passé pour un enfant de 8 ans se tenant sur une grue, apprivoisée de toute évidence, et dont la tête ne donnait pas envie de la croiser. Il fallait agir, vite et avec discernement.

Sakura : « On court vers le gamin, on l’agrippe et on s’en va le plus vite possible Mika-chan. On n’a pas le temps pour les explications, il va falloir me faire confiance là-dessus. »

Il finit sa phrase et se lança à toute vitesse vers le gamin et la grue. Une femme hystérique sortit des gravas de la taverne et jeta une grenade au combattant du gouvernement. Celui-ci sauta, mais dut alors faire face à un tir de barrage qui retomba dangereusement vers le sol. Sakura courait vite, mais ne pourrait pas éviter tous les projectiles. Il sortit ses deux éventails et les ouvrit pour couvrir son dos et se protéger de la nuer de débris en tout genre. Une explosion se fit entendre et il put alors entrevoir le membre du gouvernement tomber. Ce qui l’inquiéta encore plus se fut le regard satisfait que ce dernier fit lorsqu’il vit Enoan sur sa grue. Tout était devenu si compliqué, cette mission aurait dû être une mission d’infiltration, tout en douceur, sans se faire repérer. Adieu la facilité, Léon arriva près de Chaoz, l’agrippa lui et sa grue et d’un mouvement vif de son éventail souleva de la poussière créant un écran de fumée qui leurs permettrait de disparaitre sans se faire voir, du moins l’espérait-il. IL partit donc sur le côté et couru en espérant que Mika le suivait. Ils arrivèrent enfin un peu en dehors du port dans un lieu plus isolé et surtout plus tranquille. La geisha déposa son collègue et son animal qui n’avait d’ailleurs pas arrêté de le picorer depuis qu’il l’avait snatché, et entreprit les présentations.

Sakura : « Désolé pour le traitement un peu rude monsieur Enoan, mais je crains qu’un des hommes présents là-bas faisait partie du gouvernement et se trouvait là pour vous. Nous ne pouvons pas nous permettre de vous perdre ici et surtout pas aux mains du gouvernement. Tout ce que j’espère c’est que quelque soit les personnes qu’il combat, puissent-elles le retenir assez longtemps. » Sakura regarda vers le centre du port inquiet puis reprit « Je me nomme Sakura, on m’appelle aussi The unmarried Widow, j’ignore si vous avez déjà entendu parler de moi, mais je dirige la cellule des jeunes filles en fleur. Et voici Mika-chan une autre comparse révolutionnaire. Nous avons été informé de ce qui se tramait sur l’île et avions été instruit de vous retrouver. Heureux de voir que nous y sommes arrivés à temps. »

Avec cela, Mika et lui-même avait effectué la première partie de leur mission.